L’établissement culturel parisien de la Gaîté Lyrique annonce sa réouverture au public le 13 janvier 2026, après plusieurs mois de fermeture due à l’occupation des locaux par des jeunes migrants sans-abri. « De décembre 2024 à mars 2025, plus de 450 jeunes sans solution de logement ont occupé la Gaîté Lyrique », rappelle l’établissement dans un communiqué publié lundi 8 décembre.
Des migrants mineurs isolés occupaient le lieu culturel en attente d’une solution d’hébergement, une situation délicate pour l’établissement qui déplorait parallèlement un manque à gagner. A l’époque, le porte-parole de la Gaîté Lyrique, David Robert, avait confié devoir fermer les portes de la salle de spectacle municipale au public, et ce « jusqu’à nouvel ordre ». « Les jeunes ont été expulsés par les autorités le 18 mars 2025 », a précisé la directrice générale du lieu culturel, Juliette Donadieu, à l’Agence France Presse lundi.
Le préfet de police Laurent Nuñez faisait valoir que cette « occupation illicite » comportait « des risques avérés pour la salubrité publique et la santé des occupants en raison de l’absence d’accès à l’eau » et générait « un trouble permanent à l’ordre public compte tenu des risques sanitaires et sécuritaires importants » qu’elle impliquait.
« Elan collectif de solidarité »
« Notre position n’a pas changé », affirme Juliette Donadieu en référence aux précédentes réactions du porte-parole de la Gaîté Lyrique qui s’était montré compréhensif envers le mouvement d’occupation, mené par des « jeunes super respectueux » réunis autour du Collectif des Jeunes de Belleville. Mais M. Robert chiffrait aussi à « plusieurs centaines de milliers d’euros les pertes directes » en raison de l’annulation d’événements privés et publics depuis le début de l’occupation, et demandait donc à la ville de Paris « de trouver sans délai une solution de relogement ». « On a partagé l’urgence de la situation économique de la Gaîté », souligne la directrice générale. S’en est suivi, selon le communiqué, un « élan collectif de solidarité » arrivé à point nommé.
Depuis juin, les activités reprennent progressivement. « Dans une logique événementielle, on a rouvert pour les concerts, les festivals, les événements privés ». Ces dernières semaines, les soutiens de la Ville de Paris et de nombreux autres acteurs privés et publics ont permis « d’annoncer à la fois le rééquilibrage du modèle économique, et de relancer le projet culturel sur 2026 ».
