Parfois, l’histoire semble s’accélérer. Le destin d’un continent se joue en quelques mois, voire en quelques jours. L’Ukraine vit aujourd’hui cette urgence existentielle et, à travers elle, c’est l’Europe tout entière qui est en danger. Face à l’agression russe, nos tergiversations collectives coûtent très cher : aux Ukrainiens, d’abord, mais aussi à la crédibilité et à la sécurité de l’Europe.
Depuis 2022, ce sont toujours les mêmes rhétoriques – faut-il « tenir le coup » ? « Sanctionner » ? « Accompagner » ? Mais ces décisions se prennent toujours à la marge, toujours trop tard, et le prix de cette attente et de cette inaction risque d’être particulièrement élevé. Le Kremlin ne négocie pas la paix : il cherche la capitulation. Son objectif est clair : détruire l’Ukraine en tant qu’Etat libre et ouvrir la voie à une nouvelle ère d’influence russe sur le modèle de l’ancien pacte de Varsovie. Chaque jour où nous attendons, chaque missile qui tombe sur Kyiv [Kiev] ou Kharkiv, nous rapproche de la possibilité d’un conflit direct avec l’Europe.
Dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre, la Russie a franchi une nouvelle ligne rouge en envoyant des drones dans l’espace aérien polonais. Varsovie, membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne (UE), a dû les abattre au-dessus de son propre territoire. Nous l’avons dit et répété : la guerre de Moscou ne s’arrêtera pas aux frontières de l’Ukraine. C’est l’Europe tout entière qui est menacée par l’impérialisme du Kremlin.
Faiblesse intériorisée
Les attaques de cette nuit-là n’ont rien d’un accident. C’est une provocation calculée, une façon de tester notre peur et de banaliser l’inacceptable. La Russie nous attaque déjà. Il est temps de lui répondre avec une fermeté sans précédent et de briser une fois pour toutes sa capacité de nuire. Nous sommes désormais face à une alternative simple : le crash de la Fédération de Russie, qui, comme l’URSS, s’effondrera sous son propre poids, ou celui de l’UE, qui paiera cher son incapacité à défendre ses alliés, sa liberté et ses citoyens. Un sursaut s’impose face à cette situation.
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