
Quatre ans après le coup d’Etat de 2021, la junte birmane se résout à organiser des élections générales, prévues entre fin décembre 2025 et janvier 2026. Mais les militaires ne sont pas prêts à partager le pouvoir : l’opposition, dissoute, n’aura pas droit de cité, et si l’état d’urgence a été levé le 31 juillet dans les deux tiers du pays, la plupart des libertés y ont été aussitôt suspendues et des punitions allant jusqu’à la peine de mort ont été imposées par la nouvelle loi électorale pour toute action de sabotage ou de perturbation du scrutin. Le dernier tiers du pays, placé sous le régime de loi martiale, ne votera pas.
La junte militaire birmane a adopté le 31 juillet les mesures prévues dans la Constitution de 2008 pour organiser ce scrutin qu’elle avait promis dès le coup d’Etat de février 2021, mais n’a cessé de repousser. Le conseil d’administration de l’Etat, le nom officiel de la junte, est devenue la Commission nationale de la sécurité et de la paix (NSPC). Un premier ministre a été nommé le 31 juillet : Nyo Saw, un militaire connu pour être le grand argentier de la junte. Mais Min Aung Hlaing, le général putschiste qui a renversé Aung San Suu Kyi en 2021, reste aux commandes : il préside le Conseil national de défense et de sécurité, qui a tous les pouvoirs jusqu’aux élections et la mise en place d’un soi-disant gouvernement civil.
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