
Défense de la « liberté d’expression » et du « peuple », diatribes contre l’immigration, les juges ou l’Europe : les dirigeants de la Ligue italienne et leurs « invités internationaux » se sont réunis, dimanche 21 septembre, à Pontida, dans le nord de la Péninsule.
Des milliers de jeunes militants et des centaines d’élus ont assisté à la fête annuelle du mouvement d’extrême droite, emmené par Matteo Salvini, membre de la coalition gouvernementale ultraconservatrice de Giorgia Meloni, dont il est vice-premier ministre.
Portant des tee-shirts noirs ornés d’un portrait de Charlie Kirk, l’influenceur américain trumpiste assassiné le 10 septembre, ou brandissant des banderoles évoquant la « remigration », les militants ont écouté des dizaines d’orateurs vanter le réveil du « peuple » ou appeler à la défense de la « liberté » menacée par « la gauche » et l’« islamisme radical ».
Parmi les invités, le Français Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), présenté par M. Salvini comme « le cauchemar de Macron ».
« Par un curieux paradoxe, l’Italie est aujourd’hui plus stable que la France », a déclaré M. Bardella, en italien. « Lorsque nous gouvernerons, nous rétablirons la sécurité, nous libérerons le travail, nous protégerons nos agriculteurs, nous défendrons les frontières et nous redonnerons la parole au peuple », a-t-il promis, alors que son parti menace de censurer le gouvernement du macroniste Sébastien Lecornu.
Une Europe « de la souveraineté des peuples »
Il s’en est également pris à l’Union européenne, devenue selon lui « une machine folle qui étouffe nos agriculteurs, nos industries et nos entreprises, une machine qui tue la croissance avec des impôts, et la compétitivité avec l’idéologie ».
Egalement présent à Pontida, Flavio Bolsonaro, fils de l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, condamné à vingt-sept ans de prison pour tentative de coup d’Etat, a fustigé les juges qui « persécutent » la droite et exalté « Dieu, la patrie, la famille et la liberté ». Dans une allocution préenregistrée, le chef de file du parti d’extrême droite espagnol Vox, Santiago Abascal, a promis l’avènement d’une « Europe de la souveraineté des peuples ».
Clôturant la fête, Matteo Salvini a réaffirmé son opposition à la guerre et dit que l’Italie « n’enverrait pas mourir ses fils en Ukraine ». « Nous ne céderons pas aux caprices des petits chefs et des demi-dirigeants européens », a ajouté le dirigeant de la Ligue, qui s’en est pris plusieurs fois, ces dernières semaines, au président de la République, Emmanuel Macron, et à son soutien à l’envoi de troupes en Ukraine dans le cadre de garanties de sécurité.