Au bout d’une route qui serpente au milieu de collines truffées de carrières de pierre trône un bâtiment de couleur beige et bordeaux. Dans cette ancienne usine de production de chips Captain Korn, en lisière de Douma, au nord-ouest de Damas, les combattants de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) ont trouvé après la chute de l’ancien dictateur syrien, Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, l’un des sites les plus importants de production de captagon en Syrie.
Avant de s’enfuir, les gardiens ont mis le feu, ravageant une partie des salles du sous-sol. Des millions de comprimés de cette drogue illicite, un stimulant de type amphétamine, ont été retrouvés éparpillés au sol, certains frappés d’un double croissant ou du mot Lexus, un type de captagon d’une grande pureté. Des produits chimiques entrant dans sa composition, du matériel de laboratoire, ainsi que des contenants servant à cacher la marchandise pour la passer en contrebande au-delà des frontières syriennes ont été laissés sur place.
« Les pilules étaient cachées dans des ballons pour enfants, de faux fruits en polystyrène, des conserves de crème de sésame, des bouteilles de jus d’orange, des compteurs électriques… Un compteur en renfermait 12 000 », témoigne Abou Ali, un combattant turkmène de HTC, originaire de la campagne de Hama. En janvier, sa brigade a vidé l’usine et brûlé les stocks de captagon. « Il a fallu qu’on sécurise le site pour empêcher des consommateurs de drogue de venir dérober la marchandise. Le captagon, c’est interdit : ça détruit le cerveau ! », lance-t-il.
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