Le 28 février, de nombreux Européens ont regardé avec stupéfaction la querelle télévisée entre Donald Trump, J. D. Vance et Volodymyr Zelensky. Autant espéraient que leurs dirigeants réunis à Londres ce week-end ou préparant le Conseil européen du 6 mars pour discuter de la sécurité du continent prendraient des mesures décisives.

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Il faut cependant reconnaître que Trump n’est pas le seul à penser qu’il y a eu trop d’aide à l’Ukraine et que les Etats-Unis ne doivent pas garantir sa sécurité future : ces sentiments sont largement partagés au sein du spectre politique et de l’opinion publique d’une grande partie de l’Europe.

Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, un sentiment de lassitude s’installe dans l’opinion publique européenne : l’inflation galopante et les difficultés économiques ont érodé le soutien initial à la cause ukrainienne. Même si peu d’Européens se comportent de manière aussi violente que Trump et son équipe, beaucoup partagent le même sentiment : la guerre doit être arrêtée au prix de concessions massives à la Russie.

Un soutien vital

Abandonner l’Ukraine aujourd’hui serait pourtant une erreur stratégique majeure pour l’Europe. Il est temps de rappeler aux Européens pourquoi cette guerre les concerne directement. L’histoire nous offre un parallèle éclairant : en 1940, alors que le débat faisait rage aux Etats-Unis sur l’aide à apporter aux Alliés face à l’Allemagne nazie, deux camps s’opposaient – le Comité isolationniste America First et le Committee to Defend America by Aiding the Allies. Ce dernier a su mobiliser l’opinion publique, non seulement au nom de l’attachement aux valeurs du droit international et au soutien aux démocraties, mais aussi en mettant en avant l’intérêt national américain.

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Aujourd’hui, l’Europe doit adopter une approche similaire. Plutôt que de parler uniquement de la défense du droit international et de l’appui à un pays tiers comme l’Ukraine, nous devons expliquer clairement pourquoi soutenir l’Ukraine est dans l’intérêt vital de chaque Européen, de Lisbonne à Helsinki et de Reykjavik à Nicosie. Ne nous y trompons pas : une victoire russe en Ukraine aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble du continent et pour chaque Européen.

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