Commençons par la bonne nouvelle : les avancées scientifiques sur le VIH sont remarquables. Bien qu’il n’existe toujours pas de vaccin ni de traitement curatif, une seule dose d’un nouveau médicament injectable à action prolongée peut désormais offrir une protection contre le VIH pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois. Cette avancée pourrait révolutionner les efforts déployés pour enrayer une pandémie qui continue de faire une victime chaque minute.

Cependant, la montée du populisme et des gouvernements régressifs menace de défaire de nombreux progrès durement acquis en matière de VIH et de santé publique. Aux Etats-Unis, le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (« plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida », Pepfar), très efficace et bipartisan, fait l’objet d’attaques, et sa possible suppression pourrait priver des millions de personnes de l’accès à des médicaments vitaux. On estime que le programme a permis de sauver quelque 25 millions de vies au cours des deux dernières décennies. Il a été conçu par crainte que la pandémie de sida ne dévaste des générations de personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire et n’alimente l’instabilité politique.

Les National Institutes of Health font l’objet d’un examen minutieux en ce qui concerne le financement de la recherche sur le VIH, certains responsables politiques remettant en question la validité de décennies de travaux scientifiques évalués par des pairs. Robert Kennedy Jr., choisi par l’administration Trump pour devenir le prochain secrétaire à la santé des Etats-Unis, est un sceptique des vaccins qui, depuis de nombreuses années, établit un lien erroné entre les vaccins et l’autisme. Kennedy a également publiquement nié le lien de causalité entre le VIH et le sida. Traiter la recherche fondée sur des preuves comme une opinion qui peut être échangée contre d’autres points de vue dépourvus de validité scientifique constitue un grave danger, surtout si cette approche s’installe aux plus hauts niveaux du gouvernement.

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