Mathilde Panot et Manuel Bompard (La France insoumise), après une réunion des partis de gauche, à Paris, le 7 octobre 2025.

La motion de destitution déposée par La France insoumise (LFI) contre le président de la République a été déclarée irrecevable, mercredi 8 octobre, par le bureau de l’Assemblée nationale, seule la gauche votant pour, tandis que le Rassemblement national s’est abstenu, ont fait savoir des sources concordantes à l’Agence France-Presse.

Cinq membres du bureau ont voté pour, dix contre et cinq se sont abstenus, lors d’une réunion de la plus haute instance exécutive de la chambre basse, dont la composition a été renouvelée la semaine dernière, faisant perdre à la gauche la majorité au sein du bureau.

« C’est encore une fois, comme d’habitude, le Rassemblement national qui sauve Emmanuel Macron », a déploré la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot. Les « insoumis » réclament le départ d’Emmanuel Macron depuis l’été 2024 et son refus de nommer un premier ministre de gauche alors que l’alliance du Nouveau Front populaire était arrivée en tête aux législatives.

« Moment crucial »

Ils espéraient passer ce filtre de recevabilité pour provoquer un débat en commission des lois, et le cas échéant dans l’Hémicycle. Ils avaient déjà déposé deux motions de destitution en 2024, qui avaient été jugées recevables, à une époque où le bureau de l’Assemblée était dominé par la gauche.

Le vote mercredi « a eu lieu à un moment crucial, alors que la responsabilité du chef de l’Etat dans le chaos politique ne fait plus aucun doute. 70 % des Français sont favorables au départ d’Emmanuel Macron. Les voix se multiplient, y compris au sein du “socle commun”, pour réclamer sa démission », a pointé le groupe LFI dans un communiqué.

Selon la Constitution, le président de la République « ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». En tout état de cause, faire aboutir la procédure de destitution serait quasiment impossible dans la configuration politique actuelle car elle nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux assemblées, puis des parlementaires réunis en Haute Cour.

Or le Sénat est dominé par la droite et le centre, hostiles à cette initiative, et même à l’Assemblée la gauche n’est pas unie sur le sujet, les socialistes étant contre sur le fond, même s’ils ont voté pour la recevabilité mercredi.

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Le Monde avec AFP

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