Les épisodes de fortes précipitations qui viennent de frapper la moitié sud de la France illustrent à nouveau les conséquences du réchauffement climatique. Les deux tiers des communes françaises sont exposées aujourd’hui à au moins un risque naturel (inondations, mouvements de terrain, feux de forêt, tempêtes, avalanches…). Et un Français sur quatre est potentiellement exposé aux inondations. Les pertes économiques liées aux événements climatiques sur la période 1980-2020 représentent environ 100 milliards d’euros en France, dont 40 milliards d’euros sont assurés. La multiplication de ces catastrophes naturelles nécessite des réponses politiques plus efficaces.
Lorsque de tels événements surviennent, les collectivités territoriales assument un rôle majeur en matière de gestion locale des catastrophes naturelles. Les élus locaux, et plus précisément les maires, sont les premiers responsables de la sécurité des personnes et des biens à l’échelle de leur commune. Toutefois, de nombreuses communes, notamment les plus petites, ne disposent pas de l’ingénierie technique et juridique ou des moyens financiers pour prévenir ces risques et gérer les crises.
La prise en charge par les intercommunalités (métropoles, communautés urbaines, communautés d’agglomération, communautés de communes) de la compétence sur la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi) permet de répondre en partie à l’ampleur des problèmes posés.
Diminuer les risques
Aujourd’hui, en effet, les actions locales adoptées pour diminuer les risques liés au changement climatique sont très variées : mise en place de contraintes de construction et/ou d’urbanisme, construction de digues, brise-lames, murs de protection, débroussaillement, solutions fondées sur la nature comme la préservation des zones humides et la désimperméabilisation des sols en ville, etc.
La mise en œuvre des politiques de prévention relève souvent d’une compétence partagée, impliquant les services déconcentrés de l’Etat, les collectivités territoriales, plusieurs ministères mais aussi les citoyens. Sous l’autorité du préfet depuis 1995, l’une des principales politiques publiques locales est la mise en place au niveau communal d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN).
Comme dans d’autres pays, ces politiques ont montré leur efficacité. Les travaux économiques menés sur les données françaises montrent que les collectivités qui mettent en place des politiques de prévention (comme les PPRN) sur leur territoire sont moins durement touchées à long terme par les catastrophes naturelles que celles qui ne les ont pas adoptées. Il s’agit certes de mesures souvent coûteuses et/ou parfois très contraignantes en matière d’urbanisme mais les gains à long terme après ces événements sont significatifs.
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