Deux semaines après que la NBA a confirmé « explorer » la création d’un projet de ligue européenne, l’Euroligue a tiré la sonnette d’alarme, mardi 8 avril.
La compétition, née en 2000 de la séparation des grands clubs européens avec la Fédération internationale de basket (Fiba), pourrait être la victime principale de cette initiative concurrente.

C’est un projet encore flou. Depuis des années, la NBA (nouvelle fenêtre) envisage de s’implanter en Europe, au-delà des habituels matchs délocalisés (nouvelle fenêtre). Une soif d’expansion outre-Atlantique devenue tangible le 27 mars dernier. « Le moment est venu de passer à l’étape suivante », a annoncé son patron, Adam Silver. Dans la foulée, la « Grande ligue » a dit « explorer », en partenariat avec la Fédération internationale de basket (Fiba), la création d’une compétition continentale semi-fermée. Une initiative concurrente de l’Euroligue (nouvelle fenêtre).

Jusque-là silencieuse, l’Euroleague Commercial Assets (ECA), la société privée qui organise la plus grande compétition européenne de basket, a fait part de sa désapprobation, mardi 8 avril, au lendemain d’une réunion de son comité directeur. L’organe a qualifié de « menace » l’implantation d’une ligue concurrente. « De tels projets risqueraient de fragmenter le sport et de créer la confusion », a affirmé dans un communiqué (nouvelle fenêtre) l’Euroleague Basket.

Vers un partenariat Euroligue-NBA ?

L’instance continentale s’est dite « résolue à s’opposer à toute initiative portant atteinte aux valeurs fondamentales, à l’héritage et à la base de supporters du sport européen, et risquant de laisser de côté les supporters fidèles », alors que la NBA écarterait de sa ligue des places fortes comme l’Olympiakos, Fenerbahçe ou le Panathinaïkos pour s’ouvrir à de grandes mégalopoles comme Londres.

Le comité directeur de l’ECA a parallèlement « réaffirmé son engagement à poursuivre le chemin à succès emprunté depuis 25 ans », tout en « soulignant son ouverture au dialogue avec toute partie véritablement intéressée à continuer à faire croître le basketball européen »

Club le plus titré avec 11 sacres, le Real Madrid serait tenté par le projet de la NBA qui, en l’état des réflexions, travaillerait à une ligue avec 12 franchises permanentes, non tributaires de leurs résultats sportifs, et quatre membres susceptibles de changer chaque année. La NBA aurait également sondé plusieurs grands clubs de football susceptibles de créer une nouvelle franchise de basket, dont le PSG, qui a reconnu une « marque d’intérêt »

En coulisses, Tony Parker, président de l’Asvel, l’un des 13 clubs-actionnaires de l’Euroligue, a dit militer pour « une fusion ou un partenariat » entre les deux entités « pour faire un truc jamais vu auparavant ». « Le but est qu’on allie nos forces », confiait le 19 mars à L’Équipe le quadruple champion de la NBA avec San Antonio. « Car il ne faut pas s’y tromper : soit on trouve un accord, soit la NBA viendra seule. »

Yohan ROBLIN

Partager
Exit mobile version