
Deux corps enlacés qui miment un rapport sexuel : l’image est belle. Ni trop crue ni trop floue. A sa juste place dans le cours impétueux de Merlin ou la Terre dévastée, spectacle créé par Ambre Kahan avec des élèves acteurs du Théâtre de l’Union à Limoges. S’agit-il là d’une séquence parmi tant d’autres ? Pas vraiment. « Nous savions qu’il y aurait du contact, se souvient la metteuse en scène, j’ai posé aux élèves la question de leurs limites et je les ai sentis prêts à se lancer. » Justine Canetti, 24 ans, et Samy Cantou, 27 ans, ont fait le choix de la nudité pour simuler l’étreinte de leurs personnages respectifs, Guenièvre et Lancelot. Pas question de se dérober à l’érotisme de la proposition. Mais pas simple, pour autant, de se dévêtir sur le plateau. L’exhibition de soi dans le plus simple appareil se discute et se fixe au sein d’un cadre prédéfini avec un soin méticuleux.
Le spectateur ne verra rien des réglages techniques millimétrés qui structurent le moment. « Comment déposer mon manteau afin qu’il cache mon sexe ? Quelles parties de nos corps prennent la lumière, et à quel moment ? » : Samy Cantou n’a pas la tête à la sensualité lorsqu’il se métamorphose en amant de fiction. Des semaines de filage et pas une séance qui n’ait démarré sans une vérification des consentements mutuels : ce jour-là, le (ou la) partenaire, préférait-il être habillé, en sous-vêtement ou nu ? Jusqu’où le baiser devait-il aller ? Quelles zones de la peau pouvaient être touchées ?
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