La tribune de Benoît Trépied publiée dans Le Monde le 2 septembre et qui invite à reprendre des négociations sur le dossier néo-calédonien appelle des clarifications nécessaires (« Manuel Valls devrait reconnaître l’échec de Bougival et relancer de nouvelles discussions »).

Je partage son attachement au dialogue avec le FLNKS. Néanmoins, la situation actuelle impose de regarder la réalité en face, sans complaisance mais avec respect pour tous les acteurs. Je ne veux ni m’affranchir du FLNKS, ni faire sans lui, ni contre lui. Mais faut-il en conclure que rien n’est possible sans son adhésion unanime ? Ce serait ignorer l’évolution de la société néo-calédonienne et les blocages internes que traverse aujourd’hui le mouvement.

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J’ai rencontré à deux reprises les responsables du FLNKS lors de mon déplacement en Nouvelle-Calédonie fin août. Le dialogue existe, je l’ai voulu franc et direct. Je les ai encouragés à reprendre les discussions avec les autres délégations politiques afin de trouver une issue favorable dans la mise en œuvre de l’accord de Bougival.

Une pluralité de sensibilités indépendantistes

Seulement, le FLNKS de 2025 n’est plus celui de 1988 ou de 1998. Le retrait, suite aux violences de mai 2024, des partis historiques que sont le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) a entraîné sa recomposition profonde.

Ces formations, qui avaient pourtant participé à la construction du FLNKS depuis ses origines, ont aujourd’hui choisi une autre voie. Leur retrait montre qu’il existe désormais une pluralité de sensibilités indépendantistes, et qu’aucune organisation ne peut prétendre incarner seule l’avenir du peuple kanak.

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Je veux souligner le rôle singulier de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), avec le Palika et l’UPM. Ils portent une vision constructive et lucide : celle d’un compromis possible, d’une voie médiane qui refuse la logique du tout ou rien. Leur contribution au débat mérite d’être pleinement reconnue et respectée.

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