
Cela fait presque trente ans que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) mesure chaque année la pauvreté et les inégalités au sein de la population de France métropolitaine vivant en logement ordinaire. Et jamais celles-ci n’avaient atteint les sommets enregistrés pour l’année 2023, et publiés lundi 7 juillet : 9,8 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60 % du revenu mensuel médian, soit 1 288 euros.
Six cent cinquante mille personnes ont basculé dans la pauvreté en l’espace d’une année, soit la progression la plus forte depuis 1996, début de la méthode de calcul actuelle. Le taux de pauvreté a atteint 15,4 %, après 14,4 % en 2022, soit un niveau et une hausse également record. Il en va de même concernant les inégalités : les 20 % les plus riches ont eu des revenus 4,5 fois supérieurs aux 20 % les plus pauvres, un écart historique. « Il faudrait remonter aux débuts des années 1970 pour constater des inégalités un peu plus fortes », affirme Michel Duée, chef du département des ressources et des conditions de vie des ménages de l’Insee.
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