
Le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a annoncé mardi 19 août sur X avoir déposé plainte contre le député La France insoumise (LFI) Aurélien Taché, qui avait affirmé « la police tue partout », le sommant de retirer son message. Ce que le parlementaire a fustigé, mercredi, comme une volonté de censure.
Le député de Cergy-Pontoise Aurélien Taché avait écrit lundi sur X : « La police tue partout. Dans le Val-d’Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j’ai grandi. » Il évoquait « Gabriel et sa famille » et « ceux qui se battent pour sa mémoire », en réaction à un message concernant cet homme de 33 ans, blessé mortellement le 21 mai par des tirs d’un gendarme en intervention pour « tapage nocturne », à Augé près de Niort.
« Déshonorant et même indécent »
Le préfet du Val-d’Oise a confirmé mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) avoir déposé plainte mardi contre M. Taché, pour ces propos qu’il juge « diffamatoires, injurieux et mensongers » à l’égard des policiers du département. « Tenir de tels propos de la part d’un élu du Val-d’Oise qui vit dans le Val-d’Oise, c’est déshonorant et même indécent, sachant que 118 policiers y ont été blessés en 2024 en cours d’intervention », a insisté Philippe Court, joint par l’AFP. De son côté, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé sur X mercredi « les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine antiflics ».
Quant au député, il a déclaré à l’AFP : « Il n’est pas question que je supprime mon message, on ne tente pas impunément de censurer la voix des parlementaires en France. » « Je trouve choquant que l’Etat essaye d’étouffer les voix qui dénoncent les violences policières », a ajouté M. Taché, accusant M. Retailleau d’organiser « une croisade politique contre de nombreux adversaires, avec les moyens de l’Etat ».
La polémique s’est étendue à d’autres départements, tels les Hauts-de-Seine, où le député LFI Aurélien Saintoul a accusé sur X le préfet du Val-d’Oise avoir « fait du zèle » en écrivant : « Couvrir les abus, refuser même qu’on les évoque, c’est le contraire de sa mission. » Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a alors rétorqué sur X que « le rôle des préfets est de soutenir les services de l’Etat quand ils sont injustement attaqués ».