Les propos tenus le 14 février par le secrétaire américain à la défense n’ont été qu’une confirmation, mais leur écho, amplifié par le lieu choisi pour les prononcer, continue à résonner dans des chancelleries européennes prises de court. « Il est temps d’investir, car vous ne pouvez pas supposer que la présence américaine durera éternellement », a lancé froidement Pete Hegseth, à l’occasion de son premier déplacement à l’étranger, effectué à Varsovie, en plein cœur du dispositif militaire américain en Europe.

Ajoutés aux déclarations fracassantes de J. D. Vance à l’occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité, où le vice-président des Etats-Unis a semé la consternation, le 14 février, en reprenant à son compte une partie de l’argumentaire russe, ces propos ont confirmé les craintes d’un désengagement américain qui planent sur le Vieux Continent depuis le « pivot » des priorités stratégiques américaines vers la région Asie-Pacifique, annoncé en 2011 par Barack Obama et repris à son compte par Donald Trump.

Son mot d’ordre « America first » et les mises en demeure qu’il ne cesse d’adresser à ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour qu’ils consacrent une part plus importante de leurs budgets à leur propre sécurité ont, depuis, considérablement exacerbé ces craintes. Par ailleurs, selon le Washington Post, Pete Hegseth a ordonné aux membres de son administration de réfléchir à une réduction de 8 % du budget de la défense. Certains secteurs, comme la dissuasion et la protection des frontières, en seraient exemptés, mais la présence militaire en Europe ne figurerait pas sur la liste.

Trente-sept bases américaines

Le président polonais, Andrzej Duda, a eu beau assurer, le 18 février, avoir obtenu la garantie des Etats-Unis qu’ils n’envisageaient pas de réduire leur présence militaire en Europe, le risque semble réel, or les Européens ne sont pas en mesure de remplacer militairement les Américains « d’un moment à l’autre », a résumé le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, le jour même du passage à Varsovie de son homologue américain.

Il vous reste 61.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version