
La présidente des Scouts et guides de France (SGDF), Marine Rosset, « en colère » face aux critiques la visant, liées, selon elle, à son homosexualité, a démissionné après moins de deux mois en poste. « J’ai choisi de me mettre en retrait de la présidence des Scouts et guides de France. La situation était devenue intenable, et ma volonté est de protéger le mouvement », annonce-t-elle, mercredi 6 août, dans un entretien au journal La Croix.
« Après mon élection, il y a eu des gens (…) qui ont instrumentalisé des prises de position que j’ai pu avoir. Il en a découlé une image mensongère des Scouts et guides de France, parce qu’on a associé un certain nombre de mes positions avec celles du mouvement », déplore-t-elle.
Elue socialiste dans le 5e arrondissement de Paris, ouvertement lesbienne, mère d’un enfant, et qui avait défendu le droit à l’avortement, a attiré les foudres de plusieurs sites d’extrême droite et quelques réactions dubitatives au sein de l’Eglise après son élection, à une très large majorité, à la tête du mouvement issu du catholicisme, en juin, à l’âge de 39 ans.
« J’ai été attaquée tous les jours »
« Je suis en colère, notamment parce qu’on a parfois pu remettre en cause ma foi, du fait de mon homosexualité. C’est blessant », dit-elle au quotidien. « Ce qui a changé la donne, c’est l’annonce imprévue d’une élection législative partielle dans ma circonscription [où elle a été candidate en 2022 et 2024]. La moindre de mes prises de parole aurait été surveillée. Or il était vraiment important pour moi que le mouvement ne soit pas réduit à ma seule personne : il est plus grand que moi. Je ne souhaitais surtout pas l’abîmer », explique Mme Rosset.
Avec plus de 100 000 adhérents, SGDF est la première association de scoutisme du pays, loin devant les plus conservateurs Scouts unitaires de France et Scouts d’Europe.
Mme Rosset dit ne pas avoir anticipé « la violence des critiques » après son soutien au droit à l’avortement et sa situation familiale. « J’ai été attaquée tous les jours sur les réseaux sociaux, avec des messages souhaitant ma disparition. Il ne faut pas être dupe, la critique sur mon engagement politique était souvent un moyen de me critiquer sans évoquer mon homosexualité », souligne-t-elle.