La France va accueillir, début février, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui réunira des experts venus du monde entier : la gouvernance internationale, l’éthique, l’inclusivité seront sans nul doute au premier rang des débats. Pour la recherche et l’innovation, l’IA générative et sa maîtrise par la France seront au cœur des discussions. Mais quid de la prochaine vague ? La prospective est toujours délicate mais la décennie qui s’ouvre pourrait être celle de la robotique !
Nous admirions déjà en 2023 les plateformes telles qu’Atlas, mais regrettions qu’en pratique, l’usage des robots reste majoritairement confiné à des tâches répétitives le long de lignes d’assemblage. Or, la situation évolue rapidement : après un apprentissage sur un jeu de données de plus de dix mille heures de vidéo, le robot π0 de la société Physical Intelligence plie aujourd’hui du linge (presque) aussi bien qu’une personne, ce qui a convaincu des géants de la tech comme Jeff Bezos et Open AI d’investir 400 millions de dollars.
Plus généralement, la disponibilité de bibliothèques logicielles donnant accès aux derniers progrès en matière d’apprentissage par renforcement et imitation mais aussi en commande optimale et optimisation démocratise la technologie en offrant un accès « boîte noire » aux novices, leur permettant de faire rapidement de premières expériences sous réserve d’accès à de grandes quantités de données et de calculs. Cette démocratisation rappelle celle de l’apprentissage profond, dont l’impact a été démultiplié par l’émergence de bibliothèques comme PyTorch et TensorFlow.
L’intelligence de la machine
Un facteur déterminant des progrès récents a été l’arrivée sur le marché d’une nouvelle génération de plateformes robotiques : les fameux robots Atlas et Spot de Boston Dynamics sont concurrencés depuis 2022 par les très impressionnants modèles low cost de Unitree, d’abord avec le quadrupède Go1 qui offre, pour 2 700 dollars, des performances comparables à celles de Spot pour un prix 25 fois inférieur, puis en 2024 avec le petit humanoïde (1,27 mètre, 47 kilos) G1 qui, comme Atlas, marche, court, saute, monte des escaliers, mais est, lui, disponible à la vente pour 16 000 dollars !
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