Le premier ministre, François Bayrou, prend la parole à l’Assemblée nationale, à Paris, le 17 décembre 2024.

L’aggravation du malaise démocratique, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin, a propulsé la proportionnelle au rang de solution incontournable chez les universitaires et pour une partie des acteurs politiques, afin de valoriser les coalitions et d’inciter au compromis dans un paysage politique éclaté et polarisé. En renonçant au scrutin majoritaire uninominal pour les élections législatives, le système politique français, atrophié par son présidentialisme, sa culture verticale et autoritaire, aurait enfin l’occasion de développer un rapport au pouvoir plus équilibré et davantage en phase avec les aspirations à une meilleure représentativité du plus grand nombre.

Partant de ce postulat, toutes les formations politiques, de la gauche au camp macroniste et jusqu’à l’extrême droite, s’accordent sur le bien-fondé de la proportionnelle pour élire les députés, au point d’avoir inscrit depuis plusieurs années dans leur programme cette réforme du mode de scrutin. A l’Assemblée, des textes ont été déposés depuis 2017, sans jamais être mis à l’ordre du jour, alors qu’il ne suffit que d’une loi ordinaire pour modifier la loi électorale. Le nouveau premier ministre, François Bayrou, avance cette mesure comme un point consensuel entre des blocs antagonistes, avec l’idée d’éviter la censure du gouvernement par le Rassemblement national (RN), qui en a fait l’un de ses points principaux de négociation.

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