Depuis 2021, le concept de la récréation régulée rencontre un succès croissant en Belgique.
Certains établissements français ont aménagé leur cour en suivant l’exemple belge.
Cette pratique, qui séduit de plus en plus d’écoles, a comme avantage de réduire le harcèlement scolaire.

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Rentrée scolaire 2024

Lire, bavarder, se reposer, jouer au loup ou à la marelle, disputer une partie de foot… Autant d’activités auxquelles les enfants peuvent s’adonner pendant la récréation. Chaque élève doit pouvoir profiter de sa pause comme il le souhaite. Pour cette raison, plus de 500 écoles du primaire et du secondaire en Belgique ont mis en place ce dispositif qui consiste à diviser la cour en différentes zones de couleur. 

Il s’agit également d’une solution contre le harcèlement scolaire, alors même qu’en France, une opération menée en novembre 2023 par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, met en lumière ce phénomène. Sur les 21 700 élèves de CE2 à la Terminale interrogés, près de 5 % déclarent ne pas avoir d’amis dans leur établissement. La peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves concerne 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 2 % des collégiens et 2 % des lycéens. 

Le principe de la récréation régulée

La régulation de la récréation repose sur un code couleur que les enfants et l’équipe enseignante s’approprient. Ainsi, la cour peut être divisée en trois : une couleur pour les activités sportives, une autre pour la tranquillité et la dernière pour les jeux de type marelle ou le loup. Les différents espaces sont séparés par des drapeaux et de longues bandes de couleur.

En 2023, l’école publique Anita-Conti à Saint-Avé dans le Morbihan a adopté cet aménagement, relaie France Info. La zone verte, où il est interdit de courir, est dédiée au calme. Les élèves peuvent courir dans la zone jaune et parler entre eux. Quant à la zone bleue, elle permet de disputer un match de foot ou de basket. 

Favoriser la bonne entente et la mixité

À chaque début de récréation, les enfants choisissent l’espace dans lequel ils souhaitent aller. Chacun peut vivre son temps de récréation de façon libre et sans conflit, ce qui favorise la bonne entente entre élèves. 

L’enjeu consiste à ce que chaque enfant puisse trouver sa place dans la cour, sans être gêné par les autres. Par exemple, les écoliers qui aiment lire ne sont pas dérangés par les élèves plus actifs. 

Cette nouvelle approche de la pause scolaire permet d’offrir plus de mixité. Sur ces temps de récréation régulée, les enfants se mélangent davantage en partageant des jeux communs. 

Moins de harcèlement scolaire et de violence

L’étude menée par l’Université de Mons en Belgique, qui a permis d’instaurer la récréation régulée, révèle que le dispositif a réduit de 60 % les disputes, les bagarres et le harcèlement scolaire. À l’origine du projet, Bruno Humbeek, psychopédagogue à l’Université de Mons, explique sur RTBF que le « territoire est contrôlé. Là où on a instauré la cour de récréation régulée, les accidents ont été divisés par sept« .

Il s’agit de signes encourageants, car l’enquête menée en France par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance souligne que 12 % des enfants interrogés ont déjà été violentés physiquement par l’un de leur camarade et 12 % se sont déjà bagarrés avec un ou plusieurs élèves. 

Cette pratique, qui permet d’envisager la pause comme un moment de ressourcement, est bénéfique pour les élèves, mais aussi pour les professeurs qui ont le sentiment de mieux contrôler ce qu’il se passe. 


Emilie CARTIER pour TF1 INFO

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