
Le nord de l’Europe n’a pas échappé à la vague de chaleur qui a sévi en juillet sur une grande partie du continent. La Finlande, la Norvège et la Suède ont connu une météo exceptionnellement chaude pendant deux semaines, avec des températures dépassant les 30 °C, le premier de ces pays enregistrant vingt-deux jours consécutifs de températures au-dessus de 30 °C. Des conditions inédites pour la région, liées au dérèglement climatique selon le réseau scientifique World Weather Attribution (WWA).
« Le changement climatique a rendu la vague de chaleur environ 2 °C plus chaude et au moins dix fois plus probable », affirme le rapport d’une vingtaine de chercheurs européens publié jeudi 14 août.
Cette vague de chaleur a été amplifiée par des combustibles fossiles, qui libèrent du carbone contribuant au réchauffement de la planète. Elle a entraîné de nombreux évanouissements lors d’événements en plein air, saturé et surchauffé les hôpitaux, provoqué des incendies de forêt, augmenté les noyades ou encore poussé les rennes à chercher de l’ombre dans les villes, explique le réseau scientifique.
« Le changement climatique transforme fondamentalement le monde dans lequel nous vivons », a déclaré Clair Barnes, chercheuse au Center for Environmental Policy à l’Imperial College de Londres, dans un communiqué. « Les pays au climat froid comme la Norvège, la Suède et la Finlande connaissent désormais des niveaux de chaleur inconnus », a-t-elle ajouté.
Une population vieillissante de plus en plus vulnérable
Les conclusions du rapport tombent au moment où les températures devraient à nouveau avoisiner les 30 °C dans certaines parties de la région, jeudi. La Scandinavie est connue pour son climat plus frais, et n’est, normalement, pas ou peu exposée aux températures élevées.
« Notre infrastructure n’a pas été construite pour résister à ces températures extrêmes, et notre population vieillissante est de plus en plus vulnérable face à une chaleur dangereuse », a alerté Maja Vahlberg, consultante en climat pour la Croix-Rouge suédoise, citée dans le rapport. Les bâtiments sont souvent bien isolés mais mal aérés, a-t-elle expliqué lors d’un point presse.
Les chercheurs ont également noté que ces températures plus chaudes menacent les moyens de subsistance des rennes samis. Ces animaux migrent normalement vers des altitudes plus élevées en été, mais ces zones ne sont désormais plus de véritables havres de fraîcheur, les exposant à la chaleur et rendant la recherche de nourriture et d’eau difficile.
Les hivers plus chauds entraînent par ailleurs davantage de précipitations sous forme de pluie plutôt que de neige, et les cycles successifs de gel et de dégel forment des couches de glace qui empêchent les rennes d’atteindre le lichen pour se nourrir.
Les territoires de l’Arctique se réchauffent de deux à quatre fois plus vite que d’autres régions de la planète, selon plusieurs études.