Un centre de rétention administrative, à Colombier-Saugnieu (Rhône), le 24 octobre 2024.

La proposition de loi permettant de porter à deux cent dix jours la durée maximale de rétention administrative d’un étranger sans papiers jugé « dangereux » a été adoptée par le Parlement, mercredi 9 juillet, après un vote du Sénat, conforme au texte adopté par l’Assemblée nationale, mardi. Le Parlement a ainsi entériné le passage de trois à sept mois de la durée d’enfermement maximale, dans l’attente d’une expulsion.

Au Sénat, le texte a été adopté par 228 voix contre 108. A l’Assemblée nationale, seuls les députés de gauche l’ont rejeté, tandis qu’il a été plébiscité par le centre, la droite et l’extrême droite, à 303 voix contre 168, lors d’un vote solennel. Si la loi est d’initiative parlementaire – elle était portée par la sénatrice Les Républicains (LR) du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio –, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a suggéré à plusieurs occasions qu’il en était le réel initiateur.

« Ce texte est surtout le produit d’un drame, la mort tragique de la jeune Philippine », a déclaré le patron de LR devant l’Assemblée nationale comme devant le Sénat. Alors qu’il prenait ses fonctions de ministre de l’intérieur le 21 septembre 2024, une étudiante de 19 ans avait été tuée le même jour par un Marocain déjà condamné pour viol. Visé par une obligation de quitter le territoire et placé en rétention à sa sortie de prison, l’homme avait été libéré faute de laissez-passer consulaire de son pays d’origine, qui lui aurait permis de prendre l’avion.

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