
Moscou a identifié la France comme étant « son principal adversaire en Europe », a déclaré vendredi 11 juillet le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, en l’expliquant notamment par le soutien de Paris à l’Ukraine envahie par la Russie.
« C’est [Vladimir] Poutine qui a dit » cela, a souligné le général Burkhard lors d’une conférence de presse, exercice rare pour un chef d’état-major. « Cela ne veut pas dire qu’il ne s’occupe pas des autres pays et cela ne veut pas dire qu’il ne s’occupe que de nous », par des actions hybrides, a-t-il ajouté.
La France, puissance nucléaire protégée par sa dissuasion, n’est pas menacée de « se faire attaquer directement et lourdement sur le territoire national », mais la Russie a « beaucoup d’autres options » comme des actions hybrides, incluant désinformation, cyberattaques ou espionnage, a-t-il fait valoir.
« Puissance de nuisance »
« Puissance de nuisance », la Russie « est partie prenante de toutes les menaces », que ce soit les sabotages d’infrastructures sous-marines, les campagnes de désinformation en France ou en Afrique, des actes d’espionnage, ou encore dans l’espace, avec « les manœuvres de satellites russes soit pour gêner nos trajectoires de satellites, soit pour s’approcher pour les brouiller, soit pour s’approcher pour les espionner ».
S’agissant des espaces maritimes, le haut gradé a évoqué « les sous-marins nucléaires d’attaque russes qui régulièrement pénètrent en Atlantique Nord et ensuite descendent quelquefois en Méditerranée et qui cherchent évidemment à surveiller les zones qui sont importantes pour nous mais également chez les Britanniques », un autre soutien majeur de l’Ukraine et une cible importante pour Moscou.
« Dans les airs, les frictions, les interactions sont fréquentes », avec les aéronefs russes, a-t-il également souligné, en mer Noire, « au-dessus de la Syrie », en Méditerranée, « quelquefois assez loin en Atlantique Nord ».