Vladimir Poutine justifie les frappes contre des objectifs civils, utilisés selon lui par l’armée ukrainienne

La Russie a repris lundi ses frappes sur l’Ukraine après l’expiration d’un fragile cessez-le-feu à l’occasion de Pâques. Dans un échange à distance, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit quant à lui vouloir « une réponse claire » de Moscou sur sa proposition de trêve concernant les frappes visant les sites énergétiques. Vladimir Poutine a émis des doutes quant à ce projet, sans toutefois formellement exclure de prolonger le cessez-le-feu qu’il avait décrété pour le week-end dernier.

Mais, comme à son habitude, le président russe a apporté quelques nuances. Selon lui, l’Ukraine utilise des installations civiles à des fins militaires. « Tout le monde est au courant de l’attaque menée par nos forces armées contre le centre des congrès dans la région de Soumy », a-t-il expliqué, reconnaissant qu’il s’agissait d’un bâtiment civil, mais, selon lui, utilisé pour une cérémonie de remise de médailles à des soldats qui « ont commis des crimes dans la région de Koursk », selon sa rhétorique. Il a qualifié de « vengeance bien méritée » le lancement de deux missiles Iskander, qui ont tué 35 personnes, sur le centre-ville pendant le dimanche des Rameaux. « Cela a été fait précisément pour les punir », a-t-il souligné. La plupart des victimes de cette double frappe étaient des civils, les militaires se trouvant à l’abri.

Vladimir Poutine a également évoqué une frappe contre un restaurant, faisant référence à l’attaque du 4 avril sur Kryvy Rih qui a tué 21 personnes, dont neuf enfants. « Le restaurant [Magellan] est l’endroit où les militaires tiennent des réunions, des conférences, des festivités, boivent de la vodka, etc. », a-t-il dit, développant la même rhétorique : il s’agissait bien d’un bâtiment civil, mais abritant des militaires.

Le président Donald Trump, qui avait promis de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en vingt-quatre heures s’il était réélu à la Maison blanche, n’est pour l’heure pas parvenu à conclure un accord de cessez-le-feu avec les deux camps. Il a exprimé dernièrement son agacement à l’égard à la fois de Kiev et de Moscou, alors que Washington a organisé en mars en Arabie saoudite des réunions distinctes avec les deux camps pour leur présenter un plan de trêve. L’Ukraine l’a accepté, la Russie a dit qu’il fallait le remanier. Par la suite, l’administration Trump a annoncé une trêve partielle, en mer Noire et pour les sites énergétiques, mais Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés de l’enfreindre.

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