
La situation de la ressource en eau en France est « inquiétante » mais pas « exceptionnelle » et n’est pas, pour l’heure, du même niveau que 2022 et 2023, marquées par une sécheresse historique, a rapporté, mardi 8 juillet, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
« Sur les trente-cinq dernières années (…), 2025 n’est pour l’instant pas une année exceptionnellement sèche » pour les nappes phréatiques, principales réserves d’eau potable en France, a déclaré Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d’un point presse.
Au 1er juillet, 39 % des nappes sont, certes ,moins remplies que la moyenne habituelle à cette saison, mais 35 % sont au-dessus des normales et 26 % affichent des niveaux comparables : les situations sont donc « très hétérogènes », a noté l’experte. Même si « juin a été le deuxième mois le plus chaud, sur les nappes cela ne se ressent pas encore énormément, car elles mettent pour certaines d’entre elles plus de temps à réagir que les sols » au manque de pluies ou à une chaleur excessive, a précisé Mme Bault.
Néanmoins, dans certaines régions, comme la moitié nord du pays, en déficit de pluies depuis plusieurs mois, ou le Languedoc, où la sécheresse sévit depuis trois ans, « la situation est inquiétante » et « se dégrade plus rapidement que d’autres années », a-t-elle dit. A l’échelle de l’Hexagone, notamment en raison d’une recharge importante pendant l’automne et l’hiver, « c’est moins [inquiétant] qu’en 2022 ou 2023 », a-t-elle souligné.
Appels à la vigilance
La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait jugé lundi « déjà préoccupante » la situation, mais Mme Bault a précisé que la ministre faisait référence « à l’ensemble des réserves en eau », englobant à la fois les sols et les cours d’eau et pas uniquement les nappes phréatiques.
« Les sols sont effectivement actuellement très secs » à cause du manque de pluies et les cours d’eau connaissent pour certains des débits plus faibles que la normale, avec des situations « parfois un petit peu compliquées » en raison des prélèvements pour l’irrigation, par exemple.
Pour l’été, le BRGM se montre « confiant quant à l’absence de sécheresse estivale » pour une bonne partie du Bassin parisien ou de l’Est lyonnais. En revanche, l’organisme se déclare « plutôt pessimiste » pour les nappes du Boulonnais, du Nord-Est, du Jura, des massifs central et armoricain. « A cette époque de l’année, l’évolution des nappes est davantage liée à la demande en eau », souvent plus importante l’été pour l’agriculture ou les activités de tourisme et de loisirs, qu’à l’évolution des pluies qui serviront davantage à humidifier les sols et la végétation, rappelle l’organisme, rejoignant les appels à la vigilance de la ministre.