• De nombreux avoirs russes ont été saisis dès l’agression de l’Ukraine par Moscou.
  • Parmi eux, un vraquier arrivé à Saint-Malo quelques jours après l’invasion.
  • Depuis janvier, c’est la région qui doit régler les factures astronomiques de l’entretien.

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Ukraine-Russie : des négociations dans l’impasse

C’est un encombrant cargo russe de 141 mètres de long, immobilisé à quai par l’État français depuis plus de trois ans à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), que l’on découvre dans le reportage de TF1 ci-dessus. À bord du Vladimir Latyshev, six membres d’équipage. « Je pense que les marins sont très discrets, on ne les voit jamais. On les aperçoit sur le bateau, mais moi, je ne les ai jamais vus à terre », témoigne un riverain au micro de TF1. 

Pendant trois ans, l’entretien de ce vraquier russe a été délégué à une entreprise prestataire malouine. Mais depuis le début de l’année, l’armateur russe ne paye plus les factures de carburant, d’électricité, ni de nourriture. Et l’ardoise monte déjà à 200.000 euros. Le prestataire français arrête les frais, et renvoie aux autorités compétentes, à commencer par la région Bretagne, propriétaire du port de Saint-Malo. 

« Vous avez les frais d’électricité, ça représente 8.000 euros par mois. Le stationnement, 11.500. L’eau, 300 euros par mois », égrène Stéphane Perrin-Sarzier, vice-président du Conseil régional de Bretagne. En tout, une facture de 25.000 euros par mois à régler pour l’entité régionale. « Les Bretons n’ont pas à être les victimes collatérales d’une décision qu’ils n’ont pas prise. Est-ce que l’État prend le relais ou est-ce qu’il le déplace dans une enceinte qui relève de sa responsabilité ? Donc là, la situation devient critique », estime le conseiller régional. 

Immobilisé juste après l’invasion de l’Ukraine

Critique, car les marins russes du Vladimir Latyshev n’auront plus de nourriture ni de carburant d’ici fin octobre. Pour Laure Tallonneau, inspectrice à la Fédération nationale des ouvriers du Transport CGT du Grand-Ouest, le bateau est aujourd’hui laissé à l’abandon, tout comme son équipage. Ceux-ci, très discrets lors de leurs apparitions, sont relevés en moyenne tous les six mois, grâce à des visas émis spécifiquement, selon le quotidien Libération (nouvelle fenêtre)

« Ce sera très dangereux. En fait, c’est déjà dangereux pour eux de vivre à bord », estime-t-elle. Laure se rend chaque mois sur le vraquier, depuis l’arrivée de celui-ci dans le port de Saint-Malo le 28 février 2022, quatre jours après le début de l’invasion russe en Ukraine. Le bâtiment a alors été immobilisé dans le cadre du gel des avoirs russes, parmi les premières sanctions prises contre Moscou.

La syndicaliste demande le rapatriement des marins de façon immédiate. « Après, l’État se débrouille avec le navire. Soit, il autorise la saisie du navire pour permettre sa vente et, dans ce cas, payer les créanciers. Soit, il libère le navire de la mesure de gel parce qu’on ne peut pas rester dans cette situation d’entre deux », déclare-t-elle. 

Saint-Malo n’est pas le seul port dans cette situation en France. Un autre cargo russe du même armateur est immobilisé depuis trois ans dans le port de Marseille.

La rédaction de TF1info | Reportage : Médéric PIRCKHER, Aurélie JANSSENS, Julien ERRARD

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