Pas un jour ne se passe sans que l’impuissance de l’Europe s’affiche cruellement au Moyen-Orient. Le 20 juin, les chefs de la diplomatie de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et de l’Union européenne (UE) sont convaincus à Genève que leur homologue iranien est prêt à « beaucoup de concessions » sur le programme nucléaire. Dès le lendemain, Donald Trump lance des frappes sans précédent sur l’Iran, amplifiant ainsi la campagne lancée par Israël contre la République islamique.

Le 23 juin, les ministres des affaires étrangères de l’UE sont saisis à Bruxelles de la violation par Israël « d’au moins une trentaine de principes du droit international » en Cisjordanie et à Gaza. Malgré des conclusions aussi accablantes, les chefs de la diplomatie européenne refusent de remettre en cause l’accord d’association entre l’UE et Israël, accord pourtant fondé sur « le respect des droits humains ». Une telle passivité collective est confirmée lors du sommet européen du 26 juin.

L’avantage toujours laissé à Poutine

Que l’Europe soit marginalisée par les Etats-Unis ou qu’elle se condamne elle-même à l’impuissance au Moyen-Orient importe au fond assez peu. Car ce sont les terribles risques qu’engendre une telle abdication qu’il faut enfin regarder en face. Il y a d’abord l’effet d’aubaine pour le président russe, Vladimir Poutine, dans son agression contre l’Ukraine.

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Quand la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fustige la fascination de certains pour le Kremlin au sein de l’UE, elle se veut catégorique : « Les Européens ont beau avoir des histoires et des langues différentes, il n’y a pas une seule de ces langues dans laquelle “paix” soit synonyme de capitulation, et dans laquelle “souveraineté” soit synonyme d’occupation. » Mais son affirmation ne vaut à l’évidence que pour l’Ukraine, tant « paix » est devenu synonyme de capitulation au Moyen-Orient, sans même évoquer, après des décennies d’occupation, la souveraineté encore et toujours déniée au peuple palestinien.

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