- Une étude publiée cette semaine a passé en revue 210 épidémies de 5 maladies infectieuses, dont le choléra et Ebola, survenues depuis 2000 dans près de 50 pays à faible revenu.
- Selon elle, les campagnes de vaccination ont permis de faire considérablement baisser le nombre de décès et d’infections, mais aussi d’économiser des milliards d’euros.
- Plusieurs épidémies sont en augmentation dans le monde entier, notamment en raison de la baisse des financements.
Un « réponse rentable »
, tandis que les maladies infectieuses, elles, représentent une « menace croissante »
. La vaccination d’urgence lors d’épidémies de maladies comme le choléra, Ebola et la rougeole (nouvelle fenêtre) a permis de réduire de près de 60% le nombre de décès dus à ces pathologies au cours des vingt-cinq dernières années, démontre une nouvelle étude. Un nombre similaire d’infections a été évité, et les bénéfices économiques liés à la vaccination sont estimés à des milliards d’euros, selon ces travaux publiés cette semaine dans le British Medical Journal (BMJ) Global Health
.
L’étude est soutenue par Gavi, l’Alliance du vaccin, une organisation internationale qui, s’appuyant sur des financements publics et privés, aide à vacciner les enfants dans les pays les plus pauvres du monde, en lien avec l’Organisation mondiale la Santé (OMS) et l’Unicef. L’organisation a collaboré avec des chercheurs du Burnet Institute
, en Australie, pour produire ce premier aperçu au monde de l’impact des efforts de vaccination d’urgence sur la santé publique et la sécurité sanitaire mondiale.
Les décès réduits jusqu’à 99% pour la fièvre jaune
« Pour la première fois, nous sommes en mesure de quantifier de manière exhaustive les avantages, en termes humains et économiques, du déploiement de vaccins contre les épidémies de certaines des maladies infectieuses les plus meurtrières »
, s’est félicité Sania Nishtar, la cheffe de Gavi, dans un communiqué (nouvelle fenêtre). « Cette étude démontre clairement le pouvoir des vaccins comme réponse rentable face au risque croissant d’épidémies auquel le monde est confronté »
, a-t-elle ajouté.
L’étude a examiné 210 épidémies de cinq maladies infectieuses (choléra, Ebola, rougeole, méningite et fièvre jaune) dans 49 pays à faible revenu entre 2000 et 2023. Elle montre que le déploiement des vaccins dans ces conditions a permis de réduire le nombre d’infections et de décès de près de 60% pour les cinq maladies.
Et l’effet est encore plus spectaculaire pour certaines pathologies : la vaccination a permis de réduire de 99% le nombre de morts lors des épidémies de fièvre jaune (nouvelle fenêtre) et de 76% le nombre de décès dus à Ebola. Dans le même temps, la vaccination d’urgence a permis de réduire considérablement le risque qu’une épidémie ne s’étende.
Des bénéfices économiques colossaux et encore probablement sous-estimés
L’étude estime également que les efforts de vaccination déployés au cours des 210 épidémies ont généré environ 27 milliards d’euros de bénéfices économiques, en évitant des décès et des handicaps. Ce montant est probablement sous-estimé, pointe le rapport, car il ne prend pas en compte les coûts de réponse aux épidémies, ni les impacts sociaux et macro-économiques des perturbations engendrées par les grandes épidémies.
Par exemple, on estime que l’épidémie massive d’Ebola (nouvelle fenêtre) qui a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014, avant l’existence de vaccins validés, puis a vu des cas apparaître dans le monde entier, a coûté plus de 45 milliards d’euros aux seuls pays d’Afrique de l’Ouest.
Cette étude intervient après que l’OMS a averti en avril que plusieurs épidémies de maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, la méningite et la fièvre jaune, étaient en augmentation dans le monde entier en raison de la désinformation et de la réduction de l’aide internationale (nouvelle fenêtre). Gavi s’efforce de consolider de nouveaux financements face à la baisse de ces enveloppes. « Face à la menace croissante des maladies infectieuses, l’Alliance vise à réaliser son plus grand investissement dans la sécurité sanitaire »
, pointe le communiqué. Washington a annoncé le mois dernier qu’il cesserait de soutenir le groupe.