
Austérité, vous avez dit austérité ? Le mot revient souvent pour attaquer Sébastien Lecornu. La CGT proteste contre « le budget d’austérité du gouvernement ». Force ouvrière s’alarme d’un « déluge d’austérité menaçant les travailleurs ». « L’austérité n’est pas une fatalité », professe l’association altermondialiste Attac. Ceux qui présentent le plan du premier ministre comme une violente cure de rigueur n’ont pourtant rien vu, avertit l’Institut Montaigne dans une note riche et assez alarmiste, publiée mercredi 26 novembre.
Selon le cercle de réflexion libéral, financé par plus de 150 grandes entreprises, les efforts sur lesquels se déchirent aujourd’hui les élus ne donnent qu’un avant-goût minime de ceux qui attendent le pays. Car l’heure des vrais sacrifices approche, selon l’Institut Montaigne, qui en propose un chiffrage inédit. Une façon pour le patronat de préparer le terrain à l’adoption de mesures impopulaires, dans le budget en discussion mais surtout les suivants.
Pour son calcul, l’Institut met dans une colonne les recettes publiques prévisibles à l’horizon 2029, dans une autre les dépenses attendues, à politique inchangée. Le résultat ? Les dépenses risquent de croître plus vite que les recettes, donc d’aggraver le déficit, notamment en raison d’une forte hausse de coûts jugés incompressibles : le paiement des intérêts de la dette, la contribution de la France à l’Union européenne, et le budget militaire.
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