Lors de la marche des fiertés, à Paris, le 29 juin 2019.

La violence et le harcèlement contre les personnes intersexes sont en hausse depuis 2019 selon le second rapport sur le sujet publié mercredi 17 septembre de l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), qui pointe principalement la désinformation comme responsable.

« Une personne sur trois a été agressée physiquement ou sexuellement au cours » des cinq années précédant l’enquête, selon le communiqué qui accompagne le rapport, qui évoque « un groupe extrêmement marginalisé ».

En 2023, 1 920 personnes intersexes ont été interrogées en ligne dans 30 pays de l’Union européenne (UE) et des Balkans occidentaux. La FRA note une « augmentation significative [des violences] par rapport à 2019 » et « un taux trois fois plus élevé » que celui de l’ensemble des personnes LGBT +. Plus de deux répondants sur trois (69 %) affirment que la principale raison de cette augmentation réside dans « l’attitude négative et les discours tenus par les hommes politiques ».

Selon le rapport, plus d’une personne sur deux (57 %) issue de cette « minorité vulnérable » a subi une intervention chirurgicale ou un autre traitement médical visant à modifier leurs caractéristiques sexuelles « sans leur consentement éclairé ». Les personnes intersexes sont le seul groupe LGBT + qui n’a pas connu de baisse de la discrimination depuis la dernière enquête.

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La désinformation en ligne pointée du doigt

Près de deux sur cinq (39 %) ont subi des pratiques dites de « conversion » pour changer leur orientation sexuelle ou leur genre, comparé à un sur quatre parmi tous les groupes LGBT +.

Le rapport pointe la responsabilité de la désinformation sur Internet. « Des récentes recherches » de l’UE « montrent que la désinformation cible » particulièrement les groupes trans et intersexes, à propos desquels la majorité de la population a peu de connaissances.

L’Agence conseille entre autres à l’UE et à tous ses pays membres d’ajouter une référence claire à l’intersexuation parmi les motifs de discrimination. Elle souhaite l’interdiction des pratiques de « conversion ». « Les personnes intersexuées subissent des niveaux alarmants d’exclusion (…) et leur lutte nécessite une réponse urgente », estime la directrice de la FRA, Sirpa Rautio, citée dans le communiqué.

Le premier rapport sur ce sujet avait été publié en 2015. Selon la définition reprise par la FRA, les personnes intersexes « naissent avec des variations innées des caractéristiques sexuelles (…) qui ne correspondent pas à la définition typique de femme ou d’homme ».

Seules la Bulgarie et la Hongrie « n’offrent aucune voie possible » dans l’UE pour la « reconnaissance légale du genre avec des variations ».

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Le Monde avec AFP

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