
A 40 kilomètres de Dakhla, le « point kilométrique 40 », plus connu sous l’appellation « PK 40 », est stratégique à plus d’un titre. Ce rond-point d’apparence banale, où la police marocaine a établi un poste de contrôle comme il en existe beaucoup sur les axes routiers du Sahara occidental, marque le raccordement de la péninsule au continent. Cette intersection symbolise aussi les perspectives qui s’ouvrent pour ce territoire, disputé par le royaume chérifien et les indépendantistes du Front Polisario, et qualifié par l’Organisation des Nations unies de « territoire non autonome » ayant vocation à l’autodétermination.
Droit devant, la route nationale 1 qui mène à Laâyoune, la ville la plus peuplée du Sahara occidental (260 000 habitants), dont la physionomie et les infrastructures n’ont rien à envier à d’autres agglomérations de taille équivalente. Un deuxième embranchement indique la direction de Bir-Anzarane. Le parc éolien qui y est installé préfigure les ambitions marocaines dans le domaine des énergies renouvelables.
Troisième destination possible, par une voie asphaltée qui cède rapidement la place à une piste sablonneuse, le complexe portuaire Dakhla Atlantique, présenté comme le futur « hub » de l’Ouest de l’Afrique. La livraison de l’ouvrage est prévue pour la fin de 2028, huit ans après la mise en route du chantier qui a contraint l’Etat marocain – l’unique financeur de cette infrastructure estimée à 12,5 milliards de dirhams (1,2 milliard d’euros) – à approvisionner en eau et en électricité une ville éphémère, et à y construire des baraquements pour les ouvriers, qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur ce site coupé du monde.
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