
N’en déplaise à l’élite de la haute couture, et aux somptueuses cathédrales de soie qu’elle échafaude pour chaque montée des marches, le vêtement le plus commenté du 78e Festival de Cannes fut un simple tee-shirt. Celui qu’endossa Elle Fanning, lors d’une séance photo, le 22 mai. Assorti à un bandana bleu ciel et à une paire de jeans, l’habit, d’un blanc élémentaire, portait l’inscription suivante, en fins caractères noirs : « Joachim Trier Summer ».
Trois mots avec lesquels l’actrice américaine multipliait, avec un redoutable sens de la communication, les allégeances. La plus transparente renvoyait au réalisateur norvégien du film qu’elle était venue présenter, Valeur sentimentale, couronné du Grand Prix, en salle le 22 août. Les mélomanes ont reconnu un clin d’œil, moins évident, au « Brat summer », un phénomène viral insufflé, à l’été 2024, par un album aux pulsations canailles et débraillées : Brat, de la pop star anglaise Charli XCX.
Brat peut se traduire par « sale gosse » ou « chenapan » en français. Malgré ses 27 ans, Elle Fanning a gardé quelque chose de l’adolescence – cet état flottant entre l’enfance et l’âge adulte que filme si délicatement Sofia Coppola, la réalisatrice qui la révéla avec Somewhere (2011). Elle y jouait une fille de 11 ans, en manque d’amour paternel. Soit précisément l’âge du gamin ayant conçu la pièce de tissu qui fit sensation à Cannes, un collégien prénommé Dylan. Installé à Los Angeles, comme Elle, il fabrique ses tee-shirts sur son temps libre, après l’école.
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