• Comme chaque année, un rapport du département d’État américain se penche sur les droits humains à travers le monde.
  • Sa dernière édition met en avant leur détérioration sur le continent européen.
  • Ces travaux font l’objet de contestations, notamment chez les opposants à l’actuel président américain.

Suivez la couverture complète

Le second mandat de Donald Trump

Visant notamment les restrictions à la liberté d’expression, les États-Unis déplorent la « détérioration » des droits humains dans de nombreux pays en Europe. Un constat qui émane du très attendu rapport annuel du département d’État, rendu public mardi.

En Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, l’institution souligne que « la situation des droits humains s’est détériorée au cours de l’année » passée. Le rapport – portant sur les droits humains dans le monde en 2024 – est censé refléter les nouvelles priorités de politique étrangère de Donald Trump.

Un antisémitisme croissant en France mis en avant

Lorsqu’il évoque la situation en France, le rapport cible notamment « des informations crédibles faisant état de restrictions graves à la liberté d’expression ». Il y dénonce également une recrudescence des actes d’antisémitisme. Au Royaume-Uni, Washington s’inquiète d’une nouvelle loi sur la sécurité en ligne. Celle-ci est censée mieux protéger les enfants, mais avait suscité les vives critiques du réseau social X d’Elon Musk.

Interrogée à ce sujet, la porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, s’est refusée à citer des pays en particulier, mais, a-t-elle relevé, « la censure gouvernementale est intolérable dans une société libre ». « Les gouvernements continuent de recourir à la censure, à la surveillance arbitraire ou illégale et à des lois restrictives contre les voix qui leur déplaisent, souvent pour des raisons politiques ou religieuses », a-t-elle dénoncé.

Lors d’un discours à Munich en février, le vice-président américain JD Vance (nouvelle fenêtre) avait consterné les Allemands et, plus généralement, les Européens. Il avait alors affirmé que la liberté d’expression « reculait » en Europe, et épousé les vues des partis comme l’AfD, récemment classé « extrémiste de droite » par les renseignements intérieurs allemands.

Dépeignant un tableau de la situation des droits humains dans le monde, pays par pays, le rapport annuel du département d’État, qui heurte bien souvent nombre de gouvernements, est d’ordinaire publié au printemps. Mandaté par le Congrès américain, il est considéré par les experts comme faisant référence. Pour autant, il a été partiellement rédigé sous la précédente administration du démocrate Joe Biden. Pour cette raison, le département d’État a pris le temps l’amender et de le restructurer, de manière à afin d’y intégrer les priorités du pouvoir trumpiste. L’opposition, par exemple, aux politiques favorisant les programmes de diversité ou encore l’avortement.

Des élus de l’opposition démocrate, ainsi que des ONG, se sont inquiétés que le rapport ne dresse pas un tableau sincère des violations des droits humains dans le monde. « Les mesures prises par l’administration Trump pour édulcorer et politiser ces rapports compromettent leur objectif même et nuisent à la crédibilité du département d’État lui-même », a fustigé la semaine dernière le sénateur démocrate Chris Van Hollen, selon un communiqué.

TD avec AFP

Partager
Exit mobile version