- Pendant les grandes vacances, il n’est pas toujours facile de garder ses enfants auprès de soi.
- Les séjours chez les grands-parents ou en colonie de vacances marquent une première vraie séparation avec les parents.
- Même si cette expérience est souvent bénéfique, elle peut être difficile à vivre pour un enfant.
À l’approche des vacances d’été, une question revient souvent : comment faire garder son enfant pendant cette longue période ? De nombreuses familles optent pour des solutions de garde temporaires. Selon un sondage mené en 2022 par Ipsos, 26% passent une partie de leurs vacances estivales chez les grands-parents, tandis que 9% partent en colonie.
L’idée de laisser partir son enfant sans soi peut susciter de l’appréhension. Pourtant, ces expériences sont souvent enrichissantes. Si vous hésitez à franchir le pas, voici les bénéfices que votre enfant peut tirer de ses premières aventures loin de la maison.
Votre enfant est-il prêt ?
Il n’y a pas vraiment d’âge idéal pour boucler ses valises. Jean-Luc Aubert, psychologue spécialiste de l’enfant et de l’adolescent, explique dans Le Figaro
que c’est au cas par cas. Un enfant de 4 ou 5 ans peut être prêt à partir sans ses parents, tandis qu’un autre aura besoin de plus de temps. Certains franchissent le pas vers 8 ou 10 ans, ou attendent l’adolescence.
Selon ce spécialiste, cela dépend de la maturité de l’enfant et de ses besoins. « Partir seul, ce n’est pas seulement une histoire d’autonomie sur le plan psychomoteur, cela implique une certaine sécurité psychique »
, résume-t-il.
Ne forcez surtout pas votre enfant s’il ne se sent pas prêt auquel cas il risque « de le vivre comme une expérience douloureuse, voire traumatisante »
. Si vous n’avez pas d’autre choix, écourtez la durée du séjour ou faites-le partir avec une personne qu’il connaît bien, conseille Jean-Luc Aubert.
Une expérience enrichissante à plusieurs niveaux
Partir loin de la maison représente pour l’enfant un moyen de gagner en autonomie. Dans Le Point
, Lise Barthélémy, docteure en pédopsychiatrie, explique qu’il s’agit d’un accélérateur : « (…) l’enfant devient plus indépendant, non seulement dans les tâches quotidiennes, comme se nourrir ou se laver, mais aussi dans son aptitude à se séparer de ses proches »
.
Pour Jean-Luc Aubert, cela permet aussi à l’enfant de découvrir de nouvelles activités et d’élargir son cercle social. Bien qu’un séjour chez les grands-parents soit moins riche en aventures qu’une colonie de vacances, cette expérience « permet d’élargir le champ relationnel de l’enfant, ainsi que sa confiance »
, estime Nicole Garret-Gloanec, pédopsychiatre, dans Femme Actuelle
.
Comment rassurer votre enfant ?
Pour les enfants anxieux à l’idée de se séparer de leurs parents, mieux vaut anticiper et se montrer rassurant. Pour Lise Barthélémy, le fait de partir avec un copain ou une copine est plus facile émotionnellement : « c’est plus rassurant de connaître déjà quelqu’un »
. Si cela n’est pas possible qu’il parte en binôme, ne le laissez pas en terrain inconnu. Dans Sud-Ouest
, Nelly de Almeida, psychologue clinicienne, conseille les parents : « Avant un départ en colonie, on peut lui présenter un référent »
.
Cette spécialiste indique qu’il est important d’apporter des repères aux plus jeunes, notamment sur la durée, « en lui expliquant le nombre de dodos qu’il va passer loin de la maison »
. Jean-Luc Aubert abonde en conseillant aux parents de « décortiquer avec lui chaque étape de son séjour »
. Pour Nelly de Almeida, il est essentiel de parler des vacances avec enthousiasme et de le faire participer à la préparation des valises.
Encourager votre enfant va l’aider, selon Lise Barthélémy. « C’est important que le parent échange avec son fils ou sa fille sur ses émotions et ses craintes (…). Ce qu’il faut, c’est lui montrer qu’il est capable »
. Pour les plus jeunes, n’oubliez pas le doudou et convenez d’un rendez-vous téléphonique régulier. Jean-Luc Aubert rappelle : « Le téléphone, c’est une sorte de cordon ombilical abstrait qui rassure tout le monde »
.
