Renaud Letang, aux studios Ferber, à Paris, le 12 décembre 2024.

Perchés, depuis 1973, sur une butte du 20arrondissement, dans les locaux d’une ancienne usine de fers à repasser, les studios Ferber demeurent l’un des derniers lieux mythiques de la production musicale à Paris. Propriétaire de l’ensemble depuis 2014, Renaud Letang règne sur la pièce d’enregistrement A, dont la surface (187 m²) est capable d’accueillir les plus grands orchestres. Il hante surtout, au sous-sol, les 85 m² d’un studio B devenu son antre, depuis que ce réalisateur artistique et mixeur de 55 ans s’y installa en résidence, il y a trente ans.

« Renaud [Letang] fait corps avec ce lieu, cela tient du rapport charnel », insiste son ami et régulier complice le chanteur Philippe Katerine. « Ce studio est comme le prolongement de ma main », analyse de son côté le producteur, devant la console d’enregistrement Neve V3, un bijou analogique anglais de 48 pistes, entouré du nec plus ultra de la technologie numérique.

Après avoir mis ses instruments et ses oreilles au service d’artistes aux multiples styles – d’Alain Souchon à Jane Birkin, de Claude Nougaro à Manu Chao, en passant par Feist, Chilly Gonzales, Jamie Lidell, Oxmo Puccino, La Rumeur ou Jeanne Added –, l’« homme studio » a publié, le 6 juin, sous le nom de Drift, son premier album de compositions originales, At the Party. Une « fête » aux multiples invités, dont les 14 morceaux dérivent étrangement du groove jazz à la folk, du funk expérimental aux rêveries ambient ou au rap intimiste.

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