La Cour suprême de Colombie a inculpé de trafic de stupéfiants, mardi 27 août, l’actuel ambassadeur de Colombie au Nicaragua six ans après son arrestation à l’aéroport de Medellin avec de la cocaïne dans ses valises.
La police de cet aéroport du nord-ouest de la Colombie avait trouvé dans les bagages de Leon Fredy Munoz au total 346 grammes de drogue, a expliqué la procureure Marlenne Orjuela Rodriguez en audience mardi devant la Cour suprême de Colombie. L’ambassadeur affirme que la drogue a été cachée à son insu par des rivaux politiques. A l’audience de mardi, il a déclaré « qu’il ne connaissait même pas la cocaïne ».
La procureure a requis une peine d’emprisonnement de neuf à onze ans. La Cour suprême de Colombie, qui s’est saisie de l’affaire car elle concerne un « haut fonctionnaire », statuera lors d’une autre audience.
Contexte de turbulences entre la Colombie et le Nicaragua
Le diplomate colombien, âgé aujourd’hui de 52 ans, avait été libéré quelques jours après son arrestation le 31 mai 2018. Il a ensuite siégé à la chambre basse du Congrès de 2018 à 2022, avant d’être nommé ambassadeur à Managua peu après l’élection du président colombien, Gustavo Petro, en août 2022.
L’inculpation du diplomate survient dans un contexte de turbulences dans les relations entre la Colombie et le Nicaragua. Lundi, le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a qualifié ses homologues colombien et brésilien d’être « à la botte » des pays de l’Union européenne et des Etats-Unis, en refusant de reconnaître les résultats contestés de l’élection présidentielle au Venezuela qui ont donné vainqueur le président sortant, Nicolas Maduro.
Gustavo Petro lui a répliqué, mardi, sur le réseau social X : « Au moins, je ne bafoue pas les droits de l’homme du peuple de mon pays et encore moins ceux de mes compagnons d’armes et de lutte contre les dictatures. »