Il ne reste plus que quelques semaines à Benyamin Nétanyahou pour atteindre un total de dix-huit années cumulées à la tête du gouvernement israélien. Ses talents de manœuvrier et son alliance avec les suprémacistes lui permettent d’espérer rester premier ministre jusqu’en octobre 2026, terme du mandat de quatre ans de l’actuelle Knesset, le parlement à chambre unique de l’Etat d’Israël.

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Une telle stabilité contraste avec la succession chaotique de cinq élections anticipées, d’avril 2019 à novembre 2022.

Quant à la longévité exceptionnelle de l’homme politique, elle se fonde sur une formule éprouvée pour atteindre la majorité de 61 sièges sur 120 à la Knesset : garantir une trentaine de sièges à son parti, le Likoud, préserver son alliance avec les deux formations ultraorthodoxes, créditées avec constance d’une quinzaine de députés, et consolider une majorité parlementaire avec une quinzaine d’autres élus, issus pour l’heure de l’extrême droite suprémaciste.

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Benyamin Nétanyahou a, par ailleurs, toujours veillé à éviter l’émergence d’une personnalité pouvant le concurrencer au sein même du Likoud.

Le « transfert » de la population de Gaza

Déjà âgé de plus de 75 ans, ce dernier voit les ambitions s’aiguiser à l’intérieur de son parti. A ce stade, le prétendant le plus sérieux est Israel Katz, de six ans son cadet, qui doit pourtant sa carrière au premier ministre, qui lui a confié, tour à tour, depuis 2009, les portefeuilles des transports, du renseignement, de l’énergie, des finances et, à deux reprises, des affaires étrangères.

Son loyalisme et sa pugnacité à la tête de la diplomatie israélienne ont convaincu Benyamin Nétanyahou de le nommer à la défense, en novembre 2024, en remplacement de l’ancien général Yoav Gallant. Alors que celui-ci considérait que l’armée israélienne avait depuis de longs mois atteint ses objectifs militaires à Gaza, Israel Katz a repris la rhétorique de Benyamin Nétanyahou sur la « victoire totale » à remporter contre le Hamas. Et il n’a pas tardé à durcir ce discours déjà jusqu’au-boutiste en instituant au sein de son ministère une « agence spéciale pour le départ volontaire des habitants de Gaza ».

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