
L’humoriste Jimmy Kimmel, dont la suspension a provoqué des débats houleux sur les pressions de l’administration Trump envers les médias, sera de nouveau diffusé partout aux Etats-Unis, après l’abandon, vendredi 26 septembre, du boycott décrété par deux groupes possédant des dizaines de chaînes locales.
La chaîne ABC, propriété de Disney, avait suspendu l’animateur la semaine dernière lorsque les groupes Sinclair et Nexstar avaient annoncé qu’ils ne diffuseraient plus son programme sur les dizaines de chaînes locales qu’ils possèdent, en s’indignant de propos de l’humoriste où il accusait la droite américaine d’exploiter politiquement l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk.
Face au tollé provoqué par sa disparition de l’antenne et aux accusations de censure politique, ABC a fait revenir M. Kimmel mardi soir.
Pour son retour à la télévision, l’humoriste a vu son audience exploser, même si un quart du pays ne pouvait pas le regarder car Sinclair et Nexstar maintenaient leur boycott.
Machine arrière
Vendredi, les deux groupes ont finalement annoncé faire machine arrière. Ils diffuseront de nouveau « Jimmy Kimmel Live ! » dès vendredi soir.
Sinclair, qui réclamait des excuses publiques de M. Kimmel, a expliqué sa volte-face vendredi matin par des « discussions constructives » avec ABC, à qui il a proposé des mesures pour mieux prendre en compte « les retours des téléspectateurs et le dialogue communautaire » concernant les programmes. « Notre décision de suspendre ce programme était indépendante de toute interaction ou influence gouvernementale », assure le groupe, en expliquant avoir voulu « veiller à ce que la programmation reste précise et engageante pour le public le plus large possible ».
Quelques heures plus tard, Nexstar a imité son homologue en se présentant comme un groupe qui tient « à protéger et refléter les sensibilités spécifiques de nos communautés ». « Pour être clair, notre engagement envers ces principes a guidé nos décisions tout au long de ce processus, indépendamment de toute influence externe provenant d’agences gouvernementales », a assuré le groupe.
Tollé
Nexstar et Sinclair avaient suspendu l’émission quelques heures après que le patron du gendarme américain de l’audiovisuel (FCC), Brendan Carr, avait dénoncé le « comportement scandaleux » de M. Kimmel. Ce proche de Donald Trump avait sous-entendu que son agence pourrait retirer leur licence aux chaînes qui diffusaient l’émission.
Donald Trump avait immédiatement salué sa suspension comme une « grande nouvelle pour l’Amérique », et avait appelé à priver d’antenne d’autres animateurs de « late night shows » – émissions qui proposent un regard humoristique sur l’actualité.
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Cela avait provoqué un tollé aux Etats-Unis, la gauche dénonçant toute l’affaire comme un prétexte pour censurer l’un des visages les plus célèbres du petit écran, critique inlassable du président. Même certaines figures républicaines comme le sénateur Ted Cruz ou le présentateur Tucker Carlson avaient émis des réserves.