Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman (à droite), accueille le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, à Riyad, sur une photo fournie par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le 17 septembre 2025.

Le parapluie nucléaire du Pakistan couvrira désormais l’Arabie saoudite, a affirmé, dimanche 21 septembre, à l’Agence France-Presse (AFP) un analyste proche du gouvernement saoudien, quelques jours après la signature surprise d’un traité de défense mutuelle entre les deux pays alliés.

Cet analyste, Ali Shihabi, réputé proche de la cour royale, a précisé que l’accord était en préparation depuis des années, et que Riyad s’attendait à ce que l’Inde, le grand rival du Pakistan, comprenne les besoins sécuritaires du royaume saoudien, qui « entretient d’excellentes relations avec New Delhi », a-t-il précisé.

Interrogé par l’AFP sur la possibilité que les armes nucléaires pakistanaises puissent être utilisées pour défendre l’Arabie saoudite, M. Shihabi a répondu : « Oui, c’est le cas ». « Le nucléaire fait partie intégrante de cet accord ; le Pakistan se souvient que le royaume a largement financé son programme et l’a soutenu lorsqu’il était sous sanctions », a-t-il ajouté.

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Le ministre de la défense pakistanais, Khawaja Asif, a récemment affirmé à une chaîne locale que le programme nucléaire de son pays serait mis à disposition de l’Arabie saoudite en cas de besoin, après la signature de l’accord.

Un accord qui bouleverse les équilibres régionaux

L’accord de défense mutuelle a été signé à Riyad quelques jours après une frappe israélienne contre des dirigeants du Hamas au Qatar voisin, qui a provoqué une onde de choc dans les riches monarchies du Golfe, longtemps dépendantes des Etats-Unis pour leur sécurité. Il intervient également quelques mois après un conflit de quatre jours, en mai, entre le Pakistan et l’Inde, qui a fait plus de 70 morts des deux côtés.

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Le premier ministre indien, Narendra Modi, était en visite en Arabie saoudite en avril lorsqu’il a écourté son déplacement à la suite d’une attaque meurtrière contre des touristes survenue dans son pays, qui a déclenché ce conflit. L’Inde et le Pakistan s’accusent depuis longtemps de soutenir des groupes armés pour se déstabiliser mutuellement.

L’Arabie saoudite est considérée comme ayant joué un rôle central dans la désescalade. Le royaume est depuis des années un fournisseur majeur de pétrole à l’Inde, le pays le plus peuplé du monde. L’économie de ce pays, en forte croissance, dépend largement des importations de pétrole, Riyad étant son troisième fournisseur, selon le ministère des affaires étrangères indien.

Islamabad entretient aussi depuis des décennies des liens étroits avec l’Arabie saoudite, où vivent et travaillent plus de 2,5 millions de Pakistanais. Riyad a longtemps été un soutien essentiel à l’économie fragile du Pakistan.

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Le Monde avec AFP

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