
Israël a annoncé, mardi 16 septembre, avoir lancé une offensive terrestre de grande ampleur en direction du centre-ville de Gaza, affirmant vouloir éliminer le Hamas. La défense civile, sous l’autorité du mouvement islamiste, a fait état de 37 morts, dans la bande de Gaza. L’agence de presse palestinienne WAFa affirme, de son côté, que 101 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien, mardi. Selon les sources médicales, citées par cette agence, au moins 86 personnes ont été tuées dans le nord de l’enclave – la majorité dans la ville de Gaza.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d’accès sur le terrain, l’Agence France-Presse (AFP) n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
L’Etat hébreu s’est attiré de nombreuses condamnations à l’international. A Genève, une commission d’enquête mandatée par les Nations unies (ONU) a accusé, pour la première fois, Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza, mettant en cause le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et d’autres responsables. Le gouvernement israélien a rejeté un « rapport mensonger ». L’Etat hébreu semble « déterminé à aller jusqu’au bout », a jugé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déplorant une situation « moralement, politiquement et légalement intolérable » à Gaza. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exigé la fin du « carnage », pointant lui aussi des « preuves grandissantes » d’un « génocide ».
La France a dénoncé, mardi, l’offensive terrestre, appelant le gouvernement israélien à « mettre fin à cette campagne destructrice, qui n’a plus de logique militaire », dans un communiqué du ministère des affaires étrangères. L’offensive a également été condamnée par l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Bombardements intenses
L’offensive israélienne, qui a commencé dans la nuit de lundi à mardi, a été annoncée juste après le départ du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, en visite en Israël. Ce dernier a promis le « soutien indéfectible » de son pays pour éliminer le Hamas, le mouvement islamiste dont l’attaque contre Israël, le 7 octobre 2023, a provoqué la guerre.
« Notre objectif est d’intensifier les frappes contre le Hamas jusqu’à sa défaite définitive », a affirmé le chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir. Un responsable militaire avait précisé, plus tôt, que les troupes avançaient « vers le centre » de la ville de Gaza, la plus grande agglomération du territoire, qu’Israël considère comme le principal bastion du Hamas.
Des témoins ont fait état auprès de l’AFP de bombardements intenses sur la ville du nord du territoire, déjà en grande partie détruite par l’offensive israélienne lancée il y a près de deux ans dans la bande de Gaza. Un journaliste de l’AFP a vu de nombreuses personnes, dont des enfants, dormir devant un hôpital de Gaza après avoir fui leurs maisons.
Selon un responsable militaire israélien, de « 2 000 à 3 000 » combattants du Hamas opèrent dans la ville. Il a estimé que quelque 40 % des habitants de la ville de Gaza et ses environs – sur une population qui y est évaluée à un million de personnes par l’ONU –, ont fui.
Le Hamas a qualifié cette offensive de « nettoyage ethnique systématique visant notre peuple à Gaza ». Le président américain, Donald Trump, a pour sa part prévenu que le mouvement islamiste aurait de « gros problèmes » s’il utilisait des boucliers humains face à l’avancée des troupes israéliennes.
L’angoisse des familles des otages
« Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas [la ville de Gaza]. Nous avons une petite fenêtre pour qu’un accord [de cessez-le-feu] puisse être conclu » avec le Hamas, a avancé M. Rubio avant son départ d’Israël, mardi, en évoquant « probablement quelques jours, peut-être quelques semaines ». Ce déplacement dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite, le 9 septembre, à Doha, la capitale du Qatar, contre des chefs du Hamas.
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L’émirat « héberge le Hamas, il finance le Hamas », « dispose de leviers puissants » qu’il pourrait actionner « mais a choisi de ne pas le faire », a déclaré Benyamin Nétanyahou, mardi soir. « Notre action était donc entièrement justifiée. » Le premier ministre a également annoncé qu’il se rendrait à Washington sur l’invitation de Donald Trump, lors de son prochain voyage aux Etats-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU.
Le Forum des familles des otages a dit, mardi, que celles-ci étaient « terrifiées » pour leurs proches après l’intensification des frappes à Gaza. Benyamin Nétanyahou « fait tout pour qu’il n’y ait pas d’accord et pour ne pas les ramener », a-t-il déclaré.
L’attaque du 7-Octobre avait entraîné la mort de 1 219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, quarante-sept sont encore retenues dans la bande de Gaza, dont vingt-cinq sont mortes selon l’armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64 964 morts dans l’enclave palestinienne, selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas. L’ONU y a déclaré la famine, ce qu’Israël dément. L’Unicef a prévenu, mardi, que plus de 10 000 enfants avaient besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë dans la ville de Gaza.