Le président libanais, Joseph Aoun, au centre en arrière-plan, dirige une réunion du cabinet pour discuter du plan de l’armée visant à désarmer le Hezbollah, au palais présidentiel de Baabda, à l’est de Beyrouth, vendredi 5 septembre 2025.

L’armée libanaise va entamer la mise en œuvre de son plan pour désarmer le Hezbollah, a déclaré vendredi 5 septembre le ministre de l’information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion du gouvernement consacrée à l’épineuse question du désarmement du mouvement pro-iranien.

« L’armée libanaise va entamer la mise en œuvre du plan [de désarmement du Hezbollah], mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain », a affirmé M. Morcos à la presse après la réunion. Le gouvernement a, en outre, décidé de garder les détails du plan « secrets », selon un communiqué lu par le ministre.

Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, avaient quitté la réunion, ouverte à 14 heures, à l’arrivée du chef de l’armée libanaise.

Accord de cessez-le-feu avec Israël

En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d’une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah d’ici à la fin de 2025. Les ministres du Hezbollah et d’Amal s’étaient alors déjà retirés de la réunion du gouvernement en signe de protestation.

Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d’un conflit de plus d’un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte, de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.

Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.

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L’accord est basé sur une résolution de l’ONU stipulant que le port d’armes est réservé aux forces de sécurité et à l’armée libanaises. Il prévoit aussi que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l’armée israélienne. Mais celle-ci maintient des troupes dans cinq positions dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.

« Diktat américano-israélien »

Les bombardements israéliens se sont intensifiés ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon des sources officielles libanaises. Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël.

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Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Son chef, Naïm Qassem, a appelé à la fin d’août le gouvernement à revenir sur ce « péché » commis, selon lui, « sous le diktat américano-israélien ».

Le Hezbollah conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l’arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.

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Le Monde avec AFP

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