- Largement mobilisés cet été, les pharmaciens ont obtenu un geste du Premier ministre.
- La baisse des remises sur les médicaments génériques, dont ils bénéficient, n’aura pas lieu pour les 3 prochains mois, au minimum.
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La page Bayrou se tourne, Sébastien Lecornu nouveau Premier ministre
Ils obtiennent gain de cause… pour le moment. Les pharmaciens d’officine ont obtenu la suspension temporaire d’une mesure réduisant les remises commerciales possibles sur les médicaments génériques contre laquelle ils protestaient depuis cet été, ont annoncé mercredi 24 septembre Matignon et la principale organisation syndicale du secteur.
« Le gouvernement suspend partiellement, pour une durée minimale de trois mois, l’application de l’arrêté »
, ont indiqué dans un communiqué les services du Premier ministre Sébastien Lecornu, à l’issue d’une rencontre avec la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et les syndicats représentatifs de la profession (FSPF et USPO). Matignon s’est félicité d’« un accord équilibré, combinant des réponses immédiates et des engagements structurants pour l’avenir des officines »
.
Accord Matignon-pharmaciens pour « renforcer l’offre de soins de proximité »
L’arrêté publié le 6 août avait plafonné dès début septembre les remises commerciales sur les médicaments génériques à 30% du prix de ces produits au lieu de 40% auparavant. Ce plafond devait encore diminuer progressivement pour atteindre 20% début juillet 2027. Le texte avait déclenché une levée de bouclier chez les pharmaciens pour qui les remises, qui ont pour but d’encourager la dispensation de médicaments génériques, moins chers que les originaux, génèrent une source significative de revenus.
Il a été convenu par ailleurs que « l’offre de soins de proximité sera renforcée grâce à l’accompagnement de missions de santé publique dans 900 pharmacies rurales et plus globalement dans les territoires fragiles »
, selon Matignon. Les pharmaciens se sont engagés à prendre en charge des patients se présentant en officine pour « les maux du quotidien »
, comme des petites plaies ou des brûlures, dans des communes dénuées de médecins, selon le président de la FSPF, Philippe Besset.
Selon le communiqué de Matignon, les pharmaciens concernés pourront proposer de « réaliser des tests d’orientation diagnostique »
pour les angines ou les cystites, avec prescription d’un traitement si nécessaire. Ils pourront également « renouveler les ordonnances de contraceptifs oraux jusqu’à six mois après leur expiration »
et « prolonger, jusqu’à trois mois, le renouvellement de traitements chroniques stables (comme l’hypertension ou le diabète), afin d’éviter toute rupture de soins »
.