Chantier de construction d’une zone d’activité commerciale sur un ancien champ agricole, dans le Jura, en juin 2022.

Un léger fléchissement mais toujours pas de baisse franche. Le 25 avril, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), un établissement public qui relève du ministère de la transition écologique, a publié un bilan de la consommation foncière entre 2009 et 2023 en France. Pendant l’année 2022, 20 276 hectares d’espaces naturels, agricoles ou forestiers ont été consacrés à la construction.

Même si la consommation d’espaces a un peu diminué par rapport à 2021 (21 011 hectares), l’organisme préfère rester prudent. « La consommation d’espaces en 2022 reste du même ordre de grandeur que les années précédentes. De plus, cette baisse reste modeste et intervient après une augmentation lors des années précédentes, écrivent les experts dans une analyse détaillée. Ainsi, l’on retiendra davantage l’absence de reprise de la consommation d’espaces, l’année 2021 restant sur un niveau inférieur à la période 2016-2018. »

Dans le détail, 63 % de l’artificialisation de la période 2011-2023 a été destinée à l’habitat, 23 % à l’activité économique et le reste à des infrastructures. Les communes rurales au sens de l’Insee (très peu denses ou peu denses), qui accueillent 32,7 % de la population, ont consommé 68 % de ces espaces. A l’inverse, les communes denses (38 % de la population nationale et 48,3 % des emplois) représentent 7 % de la consommation d’espaces.

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Le Cerema se félicite également d’une tendance de fond : l’amélioration de l’efficacité de la construction avec des efforts croissants de recyclage et de densification urbaine. Après une légère baisse en 2020, l’efficacité est à nouveau à la hausse en 2021, dernière année disponible pour les données de construction. Ainsi, 1 hectare de terrain permet de construire 2 538 mètres carrés de bâti en 2021, contre 1 950 mètres carrés en 2011, soit + 30 % en dix ans.

« Injonctions contradictoires »

Si la diminution a été nette entre 2011 (31 002 hectares) et 2015 (21 046 hectares), la relative stabilité de ces dernières années illustre la hauteur de la marche pour tenir les objectifs du zéro artificialisation nette (ZAN).

Dans la loi Climat et résilience du 22 août 2021, la France s’est engagée à diminuer de moitié sa consommation d’espaces à l’horizon 2030 pour passer de 250 000 à 125 000 hectares sur une décennie, avant d’atteindre la neutralité en matière d’artificialisation en 2050. « On est en train d’accumuler de la consommation d’espaces en ce moment, ce qui veut dire que les efforts à faire dans les années à venir seront encore plus importants », résume Michel Jacod, spécialiste de cette question au sein du réseau France Nature Environnement (FNE).

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