Les volets sont fermés, le centre n’a pas rouvert ses portes, vendredi 5 décembre. Seul un petit bouquet de bougainvillier mauve, accroché à la poignée du portail extérieur, semble témoigner du drame qui s’est déroulé là, lundi 1er décembre.

Dans le centre médico-psychologique (CMP) du Gosier, commune du sud de la Guadeloupe, en Grande-Terre, un médecin psychiatre a succombé aux coups de couteau, portés par l’un de ses patients, à la fin d’une consultation.

« C’est difficile à croire, un tel événement ici », assure Sylvio A. (le prénom a été changé à sa demande), nonagénaire et riverain de ce quartier proche du centre-bourg. Il témoigne de son incompréhension face au drame qui secoue la rue, passante mais calme, bordée à ses deux extrémités par une crèche et le cimetière de la ville.

Lundi 1er décembre, le docteur Jean-Michel Gal a été poignardé mortellement par un de ses patients. Ce médecin était connu depuis plusieurs années sur le territoire, pour assurer les soins psychiatriques, notamment au CMP du Gosier.

« Il soignait, avec un engagement remarquable et une grande compétence clinique des centaines de patients guadeloupéens. Sa bienveillance, sa proximité avec les équipes soignantes, son écoute attentive des patients et de leur famille, tout comme sa détermination à leur venir en aide, étaient unanimement reconnues et saluées. Son décès laisse un vide immense au sein de notre établissement », a écrit, dans un communiqué de presse, Ida Jhigai, directrice de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Guadeloupe, alors que tombaient des pluies d’hommage de toutes les professions médicales de l’archipel et au-delà.

Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés L’appel de 1 200 soignants : « Nous n’avons pas choisi ce métier pour vous faire subir cette violence et être maltraitants »

« Nous sommes très ébranlés », résume Frédérique Dulorme, pédiatre, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux (URPS) de Guadeloupe pour les médecins libéraux. « On se dit que ça pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous », s’inquiète-t-elle, pointant un sentiment d’augmentation de la fréquence des agressions physiques et verbales. « En mars dernier, on a rapidement sondé nos adhérents sur ces violences », précise-t-elle, indiquant des chiffres hauts : sur une centaine de réponses, 84 étaient positives sur les agressions verbales, 48 sur les physiques.

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