L’ailier du Toulouse FC Aron Dönnum, lors du match de Ligue 1 face à Nantes, le 27 septembre 2025 à Toulouse.

S’agissait-il de racisme ou d’une simple provocation de mauvais goût ? La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a rendu sa décision, mercredi 26 novembre, concernant le geste polémique de l’ailier toulousain Aron Dönnum à l’adresse du Havrais Simon Ebonog. L’international norvégien écope de « deux matchs de suspension ferme de banc de touche, de vestiaire d’arbitres et de toutes fonctions officielles pour comportement blessant », précise l’instance dans un communiqué. Qui, s’il souligne « la gravité des faits », ne retient pas le caractère raciste de son action – qui aurait valu une suspension bien plus longue.

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Le 2 novembre, lors du match comptant pour la 11e journée de Ligue 1 (0-0), l’international norvégien du Toulouse FC avait agité sa main devant son nez en regardant le milieu havrais, Français né au Cameroun, à la suite d’un duel entre les deux hommes. « Si on dit que c’est pas pour du racisme, c’est quoi ? », s’était emporté à chaud l’entraîneur du HAC, Didier Digard, tandis qu’Aron Dönnum avait, lui, démenti ses accusations et évoqué la mauvaise haleine de son adversaire.

Si dans son premier rapport, l’arbitre de la rencontre, Jérémy Stinat, ne faisait pas état de ce geste, il en a ensuite fait mention dans un second rapport – comme le délégué de la rencontre, témoin du début de polémique sur la pelouse du Stadium. Saisi par le Conseil national de l’éthique de la Fédération française de football (FFF), l’organe de discipline du football français s’est emparé de ce dossier sensible, où faire la lumière complète sur la situation est plus qu’ardu.

En zone mixte, au sortir du match face au Havre, Aron Dönnum avait fermement démenti les accusations. « C’est fou de dire que je suis raciste. Il s’approche de moi, je peux sentir son haleine et elle sent mauvais, cela n’a rien à voir avec du racisme, a justifié l’ailier toulousain, connu pour son côté provocateur. Ce n’est pas la première fois que je fais ça et je sais que beaucoup de mes coéquipiers l’ont déjà fait : c’est fou de dire que c’est un geste raciste. »

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Il manquera les matchs face à Strasbourg et au Paris FC

Alors que la polémique rebondissait, son club de la Ville rose a fait corps derrière l’international norvégien, à commencer par ses coéquipiers. Avant d’appeler à la mesure, une semaine plus tard, par la voix de l’entraîneur Carles Martinez Novell. « Quand on est sur un terrain, on peut ressentir des émotions très fortes et, parfois, on ne réfléchit pas à nos gestes, à nos réactions, ni à leur portée (…), a fait valoir le technicien catalan. On ne pense pas forcément à ce que le geste peut signifier, à ses impacts ou à ce qu’il peut représenter. » S’il a reconnu que son ailier norvégien est « quelqu’un de sanguin », n’hésitant pas à provoquer ses adversaires, l’entraîneur toulousain a martelé en conférence de presse que « ce dont on l’accuse ne lui ressemble pas. »

L’action d’Aron Dönnum a vivement fait réagir Didier Digard, car l’entraîneur havrais y a vu un stéréotype raciste. La situation rappelle un précédent en championnat de France : en 2007, l’attaquant tchèque de Lyon Milan Baros s’était pincé le nez et avait agité la main comme pour dissiper une mauvaise odeur face au milieu de terrain rennais Stéphane Mbia. Une grande polémique avait suivi, et si la commission de discipline avait jugé l’attitude de l’avant-centre de l’OL « inqualifiable et inadmissible » – il avait été suspendu trois matchs –, elle n’avait pas retenu la qualification d’acte raciste, n’étant pas en mesure de prouver le caractère xénophobe de cette attitude.

Côté havrais, après la prise de parole de son entraîneur au sortir du match à Toulouse, le club doyen du football français est resté mesuré en attendant la commission de discipline. Laquelle avait la difficile tâche de déterminer avec certitude s’il y avait une intention raciste dans l’action d’Aron Dönnum. Dans l’échelle des sanctions de l’instance, le joueur risquait autour de dix matchs de suspension si le « comportement discriminatoire ou raciste » était retenu, environ trois matchs si l’action était jugée « injurieuse ou grossière », et deux pour « comportement blessant ». Ce qu’a finalement tranché la commission de discipline. La sanction prenant effet à compter du mardi 2 décembre, l’attaquant des Violets manquera les 15e et 16e journées de Ligue 1, le 6 décembre face à Strasbourg et le 13 décembre contre le Paris FC, mais pourra disputer celle face à Marseille, samedi 29 novembre.

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