Le fardeau de la culpabilité a longtemps pesé sur Corinne Rey, alias Coco, après l’attentat qui décima la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Celle qui, sous la menace d’une kalachnikov, ouvrit la porte du journal satirique aux frères Kouachi s’est relevée en trouvant refuge dans le dessin et dans l’esprit de corps d’une rédaction fondamentalement éprise de liberté. Devenue en parallèle la dessinatrice de Libération, elle publie un recueil de reportages consacrés à la maltraitance animale, Pauvres bêtes (Les Echappés, 2024).

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si je ne m’étais pas accrochée au dessin, et si on ne m’avait pas soutenue dans cette voie-là. Depuis toute petite, je voulais en faire un métier, mais sans savoir lequel en particulier. Un professeur de l’Ecole européenne supérieure de l’image, à Poitiers, a eu un rôle-clé en me conseillant de solliciter un stage à Charlie Hebdo. Mon père, vendeur, m’a aussi beaucoup encouragée. Il jouait de la guitare et du saxo dans plusieurs groupes en Haute-Savoie, et il était sensible au dessin. Dessiner peut être perçu comme un truc de saltimbanque, pas comme un « vrai » métier. Cela peut contrarier des vocations, mais je n’ai jamais douté de la mienne.

Pourquoi ?

Parce que j’aime dessiner. Même en dehors du travail, je dessine pour le plaisir de dessiner, à la manière d’un loisir. Le dessin crée une bulle dans laquelle je me sens bien. A cette époque, c’était aussi une évasion, une échappatoire à bien des maux, parfois.

Lesquels ? Il y a quelques années, vous évoquiez des « problèmes d’alcool à la maison »…

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