Les ministres de la défense lituanienne et espagnole, Dovile Sakaliene et Margarita Robles, à la base aérienne de Siauliai, en Lituanie, le 24 septembre 2025.

L’avion de la ministre de la défense espagnole a été victime, mercredi 24 septembre, d’un brouillage GPS en passant près de Kaliningrad – une exclave russe située entre la Lituanie et la Pologne, deux Etats membres de l’Union européenne –, dans une zone où des événements de ce type sont fréquents, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) une source au sein du ministère espagnol.

« Il y a eu une tentative de brouillage du signal GPS », a expliqué cette source, en ajoutant que l’avion dans lequel était Margarita Robles disposait d’un système crypté, et que cela n’avait pas « affecté » son vol à destination de la Lituanie. « Nous pouvons voir si quelqu’un essaie » de pirater l’appareil, a poursuivi cette source, en précisant que « cela semble être habituel sur cet itinéraire, y compris pour les vols commerciaux » dans cette zone proche de la mer Baltique et écartant l’idée que l’avion de la ministre espagnole ait été spécifiquement visé.

« Tout le monde a le droit de voler et de se déplacer dans tout le territoire européen sans qu’il y ait, comme nous l’avons vécu ce matin, des interférences de la part de “nous savons très bien qui” », a déploré la ministre après son atterrissage, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue lituanienne. « Ceci est encore une fois l’illustration du fait que la Russie est un voisin qui ne respecte aucune règle et ne se soucie pas des dommages qu’elle peut causer », a surenchéri la ministre de la défense lituanienne, Dovile Sakaliene : « Les avions civils rencontrent déjà constamment des difficultés à cause de cela. »

Augmentation des perturbations aériennes

Il y a trois semaines, l’avion à bord duquel voyageait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait été victime d’un « brouillage GPS » en Bulgarie. Une porte-parole de la présidente avait affirmé que la Russie était soupçonnée d’être derrière cet acte, mais la Bulgarie avait rapidement annoncé qu’elle n’ouvrirait pas d’enquête sur ces perturbations, fréquentes également dans cette partie de l’Europe de l’Est.

La Suède enregistre depuis 2023 une forte augmentation des perturbations aériennes en provenance de la Russie visant les systèmes de navigation par satellite, dont font partie les GPS, au-dessus de la mer Baltique, selon l’administration des transports. Ces interférences, qui se produisent quasi quotidiennement, n’ont pas lieu uniquement au-dessus des eaux internationales, mais désormais également sur certaines parties terrestres de la Suède.

L’aviation n’est pas la seule concernée. L’ensemble des infrastructures critiques utilisant ce système de satellites est touché, y compris la navigation maritime, selon l’administration des transports.

Au début de juin, la Suède a soulevé le problème au conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dont la Russie est un Etat membre, avec cinq autres pays riverains de la Baltique, la Finlande, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et la Pologne. Malgré ces pressions, les perturbations « se sont au contraire intensifiées » dans la région, a regretté l’OACI.

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Le Monde avec AFP

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