Rentrée scolaire à l’école primaire Aristide-Briand de Lyon, le 1ᵉʳ septembre 2022.

Le système scolaire est régulièrement accusé de coûter trop cher. Lors de sa conférence de presse le 25 août, le premier ministre, François Bayrou, a laissé entendre que l’école française était coûteuse au regard de sa position « à la place où nous ne voudrions pas [la] voir » dans les classements internationaux. Dépense-t-on trop pour l’école ? Quelles stratégies permettraient de rationaliser les coûts en améliorant les performances du système ? Julien Grenet, chercheur à l’Ecole d’économie de Paris et spécialiste de la dépense publique d’éducation, répond au Monde.

Le budget de l’école est toujours présenté comme pharaonique. Le contraste avec le terrain, où nos interlocuteurs décrivent des situations dégradées, est saisissant. Comment l’expliquer ?

Il faut d’abord rappeler qu’il existe un biais de lecture du budget de l’école : on a l’impression que l’on dépense beaucoup, avec 5,4 % de part du produit intérieur brut [PIB] consacré à l’école en France pour 4,9 % en moyenne dans l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE]. Mais le budget de l’éducation nationale est artificiellement gonflé, car une norme comptable veut que les sommes versées pour les retraites des fonctionnaires d’Etat apparaissent comme financées par une cotisation stratosphérique sur le salaire brut des fonctionnaires en activité : on parle de 74 % du salaire brut, contre 17 % pour un salarié du privé. Par ce mécanisme, l’Etat compense le déséquilibre démographique du régime de retraite de la fonction publique, qui s’explique par la baisse continue du nombre de fonctionnaires en activité, et donc de cotisants, par rapport au nombre de retraités.

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