
Le mot d’ordre est limpide et la posture combative. Il s’agit de conjurer l’impasse qui guette le gouvernement. Le président de la République a demandé, lors du conseil des ministres, mercredi 3 septembre, aux membres et soutiens de l’exécutif de « faire acte de mobilisation » et de « pédagogie » d’ici au vote de confiance du 8 septembre qui pourrait provoquer la chute du premier ministre, François Bayrou.
Alors qu’il n’avait pas convoqué les chefs de file du bloc central depuis de longs mois, Emmanuel Macron avait réuni à l’Elysée, la veille, Edouard Philippe (Horizons), Gabriel Attal (Renaissance) et François Bayrou lui-même (MoDem), lors d’un déjeuner organisé à la dernière minute, pour leur marteler la nécessité de s’unir face à la crise politique et budgétaire qui menace le pays, et leur enjoindre de trouver des solutions avec les socialistes. Il y a même associé pour la première fois Bruno Retailleau, président du parti Les Républicains (LR), avec qui son camp a noué une alliance de gouvernement depuis un an, alliance qu’il souhaite conserver.
Mais le choix stratégique de François Bayrou déroute jusqu’à ses propres troupes, fragilisant un bloc central déjà désuni par plusieurs revers électoraux. En 2022, les macronistes et leurs alliés perdaient leur majorité absolue à l’Assemblée nationale. En 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale et les législatives anticipées les ont encore plus affaiblis. Tout cela a favorisé l’autonomisation de chacun des groupes à l’Assemblée, avec, comme corollaire, leur dispersion. Ainsi, aucune coordination formelle au sein d’un intergroupe pour trancher une stratégie parlementaire commune n’a jamais vu le jour, malgré quelques tentatives.
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