Depuis septembre, les chants de marins sont inscrits au Patrimoine immatériel de l’Hexagone.
C’est tout un symbole pour ceux qui travaillent à leur préservation.

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Le 13H

Ce soir-là à Lorient, ces chanteurs embarquent tout le public dans la frénésie du chant de marins. Impossible de rester insensible. « C’est festif et ça touche le cœur systématiquement », confie une femme. « On trouve ça super, c’est parti prenant du patrimoine breton déjà, même du patrimoine français », lance un autre. 

À chaque chant, une histoire et surtout une ode à la mer, au voyage, qui se chante aujourd’hui sur terre. « C’est chanté parce que les gens ont une culture maritime. Les gens aimeraient aller en mer, mais ils n’y vont pas. En chantant, ils vont en mer avec les marins », explique le chanteur Guillaume Yaouank. Vieux de plusieurs siècles, ces textes étaient autrefois essentiels. « Les marins avaient besoin de chanter pour travailler, pour coordonner les gestes et pour pouvoir faire des efforts simultanés », nous raconte le chanteur Pierre Guillemot.

Avec la mécanisation, les chants de marins se sont faits plus rares. Alors, à Douarnenez, des passionnés perpétuent cette tradition. Imaginez-les sur un bateau hisser une voile. « La première fois qu’un capitaine, au temps de la voile, entendait les marins chanter une manœuvre, il savait s’il avait un bon équipage ou pas », explique Michel Colleu, collecteur, chanteur et co-fondateur de la revue du monde maritime « Le Chasse-Marée ». Avec son équipage, Michel vient de faire reconnaître ses chants au patrimoine culturel immatériel français, plus qu’un symbole. « Cette reconnaissance donne un prestige au travail que l’on fait. Ça peut servir à motiver les gens à chanter. Ça peut servir à ce qu’il y ait des aides financières à des projets », salue Michel. 

Car l’enjeu est la transmission. Les textes trouvent ici de nouvelles voies. « Dans mon métier, c’est les tronçonneuses, donc on ne peut pas trop chanter. Mais ça m’inspire ». Des chants de marins dorment encore dans certains greniers de la région. L’association tente de les collecter pour que ces textes naviguent à travers le temps.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Kelvin Jinlack, Irvine Blonz, Julien Denniel

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