« Le film sur le Chevalier de Saint-George ? Cela aurait été formidable », regrette Yannick Noah, à la terrasse d’un café parisien. L’ex-tennisman et musicien a longtemps été pressenti pour incarner ce compositeur, escrimeur et militaire, né à la Guadeloupe, en 1739 ou 1745, d’un planteur et d’une esclave. Mais le projet de biopic n’a jamais abouti. Caressant des ambitions similaires, la cinéaste Euzhan Palcy ou le comédien Pascal Légitimus se sont pareillement cassé les dents. « Les diffuseurs ou les producteurs craignaient que ça ne parle pas au plus grand nombre », se souvient Catherine Jean-Joseph, conseillère artistique dans l’audiovisuel français depuis plus de trente ans.

Le film a fini par voir le jour, mais aux Etats-Unis. Sorti en 2022, Chevalier a été réalisé par le Canadien Stephen Williams. On lui doit entre autres la série Watchmen (2019), où plusieurs justiciers masqués confrontent leurs superpouvoirs. Et c’est bien le portrait d’un Saint-George super héroïque, bravant les préjugés et ridiculisant un Mozart pétri de suffisance, que dresse ce pur produit hollywoodien. « Quel film épouvantable !, déplore la diplomate américaine Bisa Williams, 71 ans, qui a, elle aussi, ébauché un scénario autour de Saint-George. Ils ont grossi le trait jusqu’à faire du racisme un personnage à part entière. »

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